Le Mondial de hockey, événement de l’année en République tchèque
Ca y est ! L’éternel Jaromír Jágr, le phénoménal Sidney Crosby ou encore le non moins génial attaquant russe Evgueni Malkin sont tous bien là. Le championnat du monde de hockey sur glace débute enfin en République tchèque ce vendredi. Soutenue par tout un peuple, l’équipe de République tchèque aura pour ambition de reconquérir un titre qui lui échappe depuis cinq ans.
Car c’est bien d’un phénomène dont il s’agit dans un pays dont l’histoire contemporaine a parfois été intimement liée aux succès de son équipe nationale de hockey, pour ne retenir que les victoires contre l’Union soviétique en 1969 peu après l’écrasement du Printemps de Prague ou encore le titre olympique décroché à Nagano en 1998 par la toute jeune République tchèque contre la même Russie toujours aussi honnie en finale. Bien plus que le football, qui possède pourtant un plus grand nombre de licenciés, le hockey est aussi une affaire de culture et de cœur pour nombre de Tchèques, un souvenir d’enfance, le souvenir de matchs regardés souvent en famille autour de la télé.
C’est donc à une grande et belle fête sportive à laquelle on se prépare durant les dix-sept jours à venir à Prague et à Ostrava. La fête sera bien entendu d’autant plus belle si tout se passe bien non seulement dans les tribunes, ce qui est déjà une évidence avec plus de 570 000 billets vendus pour l’ensemble de la compétition, mais aussi sur la glace. En 2004, lors du dernier Mondial organisé à domicile, l’élimination prématurée et surprise de l’équipe nationale contre les Etats-Unis aux tirs au but dès le stade des quarts de finale, avait considérablement refroidi l’ambiance générale. Cette fois, les Tchèques entendent faire bien mieux, et pour cela, ils pourront sur un nouveau capitaine. A 25 ans, Jakub Voráček, cinquième meilleur marqueur de la prestigieuse NHL cette saison avec les Philadelphie Flyers, aura l’honneur de porter le maillot frappé de la lettre « C » :« Je ne m’y attendais pas vraiment. Mais l’entraîneur est venu me voir sur la glace cette semaine avant un entraînement pour me dire qu’il m’avait choisi comme capitaine. Il ne m’a pas demandé mon avis. Cela a été un petit choc pour moi, mais quel joueur n’a pas rêvé d’être le capitaine de l’équipe nationale, surtout pour un championnat du monde à domicile ? La pression sera énorme, tout le monde attend de nous que l’on gagne, mais les joueurs en sont bien conscients et sont prêts. C’est un plaisir d’avoir cette responsabilité. »Pour répondre aux exigences du public et des médias, l’entraîneur Vladimír Růžička a composé un groupe de joueurs confirmés dont la superstar reste le vétéran Jaromír Jágr, finalement bien présent malgré ses 43 ans et l’annonce de sa retraite internationale l’année dernière à l’issue du Mondial en Biélorussie (la République tchèque avait terminé quatrième).
Avec nombre de joueurs évoluant en NHL ou dans la ligue eurasiatique KHL, la Reprezentance semble avoir les moyens de ses ambitions et être suffisamment armée au moins pour accéder aux demi-finales et éventuellement décrocher une médaille, objectif déclaré avant le premier match de poule contre la Suède, vendredi soir à l’O2 Arena. Mais comme en 1985 à Prague ou comme pour la dernière fois en 2010 en Allemagne, c’est bien la plus belle des médailles que les Tchèques rêvent de décrocher le 17 mai prochain. Et si cela pouvait se faire contre le Canada de Crosby ou la Russie tenante du titre de Malkin en finale, cela ne gâcherait rien au tableau.