Le nombre d'enfants qui vivent dans des familles incomplètes approche d'un demi million

Selon une étude de l'Institut sociologique de l'Académie des sciences, plus de 400 000 enfants tchèques naissent et grandissent dans des familles incomplètes. Leur nombre a tendance à augmenter.

Photo: Archives de Radio Prague
Le plus souvent, quand on parle de familles incomplètes on a en vue les familles de couples divorcés. Les Tchèques sont les champions du divorce, après les pays scandinaves, la Belgique et l'Autriche : un mariage sur deux finit par un divorce. L'année passée, près de 30 000 couples tchèques ont divorcé et plus de 28 000 enfants se sont ainsi retrouvés dans une situation que les sociologues désignent comme « abandon social. »

A l'heure actuelle, plus de 400 000 enfants vivent dans des familles incomplètes - à titre de comparaison, en 2003 ils étaient 343 000. Mais il n'y a pas que des enfants qui vivent dans des familles incomplètes à la suite du divorce de leurs parents. De plus en plus d'enfants vivent avec un parent seul, le plus souvent la mère. Une tendance qui continue à prédominer dans la société tchèque : l'année dernière, un nombre record d'enfants sont nés en dehors de la famille classique : plus d'un tiers.

La famille tchèque change, les mariages sont reportés à plus tard, la tendance est avoir des enfants en dehors du mariage et les élever seul, où au sein d'une union libre, dit le psychologue Petr Smolka :

« Les indices démographiques de la famille changent - les gens se marient plus tard, ils ont des enfants plus tard. La famille, aujourd'hui, n'est plus telle que nous la connaissons sous sa forme classique, qui débute avec la promesse des conjoints. Les unions plus libres de gens qui ne sont pas mariés peuvent également être considérées comme des familles. »

La baisse de l'intérêt à se marier, ainsi que la tendance d'avoir les enfants en dehors du mariage, se manifeste à une échelle européenne. La différence entre les pays scandinaves, par ex., et la Tchéquie, est importante pourtant. Il est vrai que la femme seule a le droit à un certain nombre d'avantages devant compenser l'absence du père. Or la réforme des finances publiques qui entrera en vigueur le 1er janvier 2008, sera la plus lourdement ressentie justement par les familles incomplètes avec un nouveau-né : prime de naissance réduite et baisse des allocations perçues pendant le congé parental au cas où la mère reste plus de trois ans avec son enfant.