Le nouveau ministre de l’Education ne promet pas de miracles

Václav Klaus a nommé officiellement le nouveau ministre Petr Fiala ce mercredi au Château de Prague, photo: CTK

La République tchèque a un nouveau ministre de l’Education. Le chef du gouvernement Petr Nečas a confié ce poste au politologue et universitaire Petr Fiala. Le président Václav Klaus a nommé officiellement le nouveau ministre ce mercredi au Château de Prague. Ce spécialiste arrive au moment où le secteur de l’Education fait face à de graves problèmes budgétaires et conceptuels.

Václav Klaus a nommé officiellement le nouveau ministre Petr Fiala ce mercredi au Château de Prague,  photo: CTK
Le politologue Petr Fiala jouit d’une bonne réputation dans les milieux universitaires. Ancien recteur de l’Université Masaryk de Brno, il a aussi été conseiller du Premier ministre pour les questions de l’enseignement. A présent, ce théoricien entre donc dans la vraie vie politique et se prépare à aborder les problèmes qui se sont accumulés pendant les mandats de ses prédécesseurs. Il ne promet pas de changements immédiats :

« Je m’efforcerai de trouver des solutions aux problèmes existants. Toutefois, je ne sais pas si de telles solutions sont possibles encore au cours de cette année. Néanmoins nous devons nous concentrer sur la préparation de la structure du budget pour l’année 2013 et chercher à créer de bonnes conditions pour le travail des enseignants. »

Petr Fiala remplace le ministre de l’Education Josef Dobeš, ministre qui a été souvent critiqué pour sa mauvaise gestion des subventions européennes et pour le caractère confus de sa réforme de l’enseignement supérieur. Le monde universitaire espère que Petr Fiala présentera une conception de la réforme de l’enseignement plus systématique. Les étudiants rejettent de manière globale le projet selon lequel ils devraient participer au financement de leurs études. Le nouveau ministre estime cependant qu’ils devraient payer au moins des droits d’inscription. Ce paiement qui, selon Petr Fiala, ne peut pas être considéré comme des frais de scolarité, ne devrait pas empêcher les étudiants de faire leurs études supérieures :

Petr Fiala,  photo: CTK
« Je dis depuis longtemps qu’une forme de participation financière des étudiants est indispensable. Je ne le dis pas pour des raisons idéologiques mais cela fait partie de l’évolution de l’enseignement supérieur dans l’ensemble de l’Europe. Nous devons chercher les chemins appropriés et supportables. Le droit d’inscription a un rôle régulateur. »

Le nouveau ministre risque donc bientôt de se heurter à la résistance du monde académique, c’est-à-dire de la communauté dont il est issu. Jouira-t-il d’une position politique suffisamment forte pour pouvoir appliquer ses conceptions ? Marcel Chládek, spécialiste social-démocrate de l’éducation, n’en est pas sûr :

« Le secteur de l’éducation est dans un état de désolation et le professeur Fiala le sait. Il manque de moyens financiers et j’espère fort que le nouveau ministre fera face à ces problèmes. C’est un spécialiste mais il est sans-parti et je pense qu’il lui sera difficile de s’imposer dans ce gouvernement politique. »

Le chef du gouvernement Petr Nečas promet son plein soutien au nouveau ministre et espère qu’il s’attaquera le plus tôt possible aux dossiers sensibles :

Petr Fiala et Petr Nečas,  photo: CTK
« Il y a toute une série de dossiers qui doivent être traités rapidement et efficacement. Il s’agit de la gestion des subventions en provenance des fonds européens, de la problématique budgétaire mais aussi des problèmes conceptuels qui nécessitent, eux aussi, des démarches relativement rapides et visibles. »

Parmi les premières tâches du ministre il y aura une décision sur les coupes budgétaires dans son secteur où il doit économiser, cette année encore, 2,5 milliards de couronnes (100 millions d’euros). Il ne pourra guère éviter, très probablement, une baisse de salaires des enseignants. Ce sera donc la première décision conflictuelle qui en dira long sur la solidité de sa position.