Le Comité olympique tchèque veut motiver les enfants à faire plus de sport

Jiří Kejval, photo: MŠMT

Les Tchèques, et plus particulièrement les enfants et les jeunes, font trop peu de sport, comme le confirment par les statistiques. Le Comité olympique tchèque (ČOV) entend changer cela et faire bouger le pays avec le lancement, cette semaine, d’une campagne appelée « Česko sportuje » - « La Tchéquie fait du sport ».

Jiří Kejval,  photo: MŠMT
« Moins de la moitié des gens en République tchèque font du sport en comparaison avec l’Allemagne. »

C’est le triste constat que fait le président du ČOV. Les propos de Jiří Kejval s’appuient sur une étude européenne selon laquelle seuls 32 % des Tchèques ont une activité physique régulière, contre 74 % en Allemagne voisine, il est vrai premier de classe en la matière en Europe. Un déficit évident d’exercice qui explique en partie pourquoi le nombre d’enfants tchèques obèses s’est multiplié par cinq depuis 1995.

En coopération avec le ministère de l’Education, de la Jeunesse et de l’Education physique et le ministre de la Santé, le ČOV a donc décidé de réagir pour motiver et amener les jeunes à pratiquer plus de sport. Son président Jiří Kejval explique que le but de la campagne « La Tchéquie fait du sport » n’est pas de former de nouveaux champions, mais d’abord de donner le goût du sport aux enfants :

Photo: Archives de Radio Prague
« Si vous voulez former un champion olympique, plus la base est large, plus vous aurez de chances d’y parvenir. Mais ce n’est pas ce qui nous importe avec cette campagne. Ce qui compte, c’est que les enfants apprennent à aimer le sport. Nous voulons faire bouger le pays et le sortir du phénomène ‘canapé’. Faire évoluer la tendance actuelle où le temps que les enfants consacrent au sport diminue régulièrement. Nous ne voulons pas former des sportifs d’élite, même si, naturellement, plus le nombre de pratiquants est important, plus la probabilité de trouver des jeunes talentueux que vous pourrez amener à un haut niveau est grande. »

Comme en France par exemple, un des principaux problèmes du système tchèque est l’éducation physique dans les écoles. En République tchèque aussi, le nombre d’excuses et de dispenses ne cesse de croître, et ce souvent avec l’accord de parents eux-mêmes peu sportifs dans l’âme. Le ministre de l’Education Petr Fiala est bien conscient de tout cela et entend lui aussi y remédier, même s’il ne s’est pas montré particulièrement concret lors de la présentation de la campagne mardi :

Petr Fiala,  photo: CTK
« Nous ne saurions pas vous citer toutes les possibilités qui existent. Il y en a beaucoup. Ce qui compte dans un premier temps, c’est de développer les programmes et de se consacrer au travail avec les enfants. »

Une vraie déclaration de politique, nous direz-vous. Oui et non. Parmi les nombreuses possibilités qui existent effectivement figure par exemple celle de rendre plus accessibles les salles de sport dans les écoles en les laissant ouvertes au public l’après-midi après les heures de classe. Sur ce point précis, le ministre Petr Fiala a été plus concret :

Photo: Kristýna Maková
« Pour ce qui est des équipements et des terrains de sport, nos écoles sont plutôt bien loties. 80 % des écoles dans le pays disposent d’une salle de sport et 70 % d’un terrain extérieur. Mais ce qui est vrai aussi, c’est que ces équipements servent le plus souvent uniquement dans le cadre de l’enseignement et qu’ils restent ensuite inutilisés par les enfants lorsque les portes de l’école se referment. »

De son côté, le comité olympique entend mettre plus en avant le travail des éducateurs et des entraîneurs anonymes. Le plus souvent des bénévoles ou des volontaires peu payés sans lesquels nombre de clubs n’existeraient plus aujourd’hui et la pratique du sport par les jeunes serait souvent impossible.