Le nouveau ministre des Finances : pas de grands changements
Il est intelligent, efficace, honnête, travailleur et modeste, dit-on de Jiri Rusnok, nommé ce vendredi, par le président de la République, ministre des Finances. Magdalena Segertova sur le passé, les perspectives et les ambitions du nouveau membre du cabinet.
L'ancien ministre des Finances, Pavel Mertlik, a démissionné de sa fonction ce mardi. Jeudi après-midi déjà, le nom de son successeur a été annoncé. Le Premier ministre tchèque, Milos Zeman, et le chef des sociaux-démocrates, Vladimir Spidla, savaient tout de suite qui pourrait occuper le poste chaud du ministre des Finances : Jiri Rusnok, un économiste de 40 ans, jusqu'à présent vice-ministre du Travail et des Affaires sociales. Avec Vladimir Spidla, en tête du ministère, Jiri Rusnok a élaboré une réforme du système des retraites. Les deux hommes connaissent donc très bien les qualités de l'autre, ils se respectent. Le ministre Rusnok pourra sûrement compter sur un triple soutien : celui de Vladimir Spidla, nouveau leader des sociaux-démocrates, celui de Milos Zeman, chef du cabinet, bref, de la social-démocratie en tant que telle. Soutien qui a tellement manqué, ces derniers temps, au ministre des Finances démissionnaire, surtout de la part de Milos Zeman... Jiri Rusnok en aura vraiment besoin. Le premier obstacle qui l'attend : la préparation du budget 2002, le dernier du cabinet social-démocrate de Zeman, qui devra être "allégé" de 25 milliards de couronnes tchèques par rapport à l'année passée. Mais ce n'est pas tout... Il faudrait aussi donner une impulsion à la privatisation ensommeillée de grandes entreprises, comme l'a souhaité le ministre sortant, Pavel Mertlik. Ce dernier est, d'ailleurs, content d'avoir été remplacé justement par Jiri Rusnok, car les opinions des deux spécialistes sont très proches. Sur la mer agitée de la politique financière, Jiri Rusnok veut tenir son navire dans la même direction que Pavel Mertlik. Il envisage, lui aussi, de donner un coup de pouce à la privatisation. Mais avant tout, il veut faire le maximum, pour que son navire ne coule pas avant les législatives en 2002.