Le Parlement européen s'oppose à Temelin

Temelin

Le Parlement européen est le premier organe européen à s'opposer à la centrale nucléaire tchèque de Temelin. La résolution sur la République tchèque, adoptée mercredi, invite les pays concernés à organiser une conférence internationale qui pèserait les arguments pour une éventuelle fermeture de la centrale. Jarka Gissubelova pour plus de détails.

La résolution soulève la possibilité de fermer la centrale nucléaire de Temelin. Le document juge nécessaire de prendre en considération l'option dite zéro, c'est à dire la mise hors service de la centrale, en cas de répétition de défauts dus à la construction de la centrale. Le Parlement européen a recommandé à la commission européenne d'organiser une conférence internationale qui pèserait les possibilités, le coût et les offres de financement de l'arrêt de Temelin. Côté négatif, à part Temelin : la résolution exprime une inquiétude de la croissance du déficit budgétaire et de la criminalité économique. Elle fait appel à une réforme accélérée du système de la santé publique et des retraites.

Pour le reste, le ton de la résolution est favorable à la République tchèque. Le document exprime une satisfaction de l'activité du gouvernement envers la minorité rom, en appréciant la relance économique, l'accélération de la privatisation, l'adoption et l'application du droit européen dans nombre de domaines.

C'est cependant la partie concernant Temelin qui suscite le plus de réactions. Ses auteurs, les Verts autrichiens et allemands, la célèbrent comme une victoire historique et comme une preuve de ce que Temelin devient un thème des négociations sur l'entrée de la Tchéquie à l'Union européenne. Quant aux députés tchèques, leur attitude est très réservée, voire même nettement négative. Le président de la Chambre des députés, Vaclav Klaus, refuse d'accepter la partie concernant Temelin, du fait qu'elle manque d'arguments sérieux et concrets. Le ministère tchèque des Affaires étrangères ne considère pas la partie en question comme une impulsion au débat sur l'énergie nucléaire. Selon le porte-parole du gouvernement, Libor Roucek, le Parlement européen ne devrait pas imposer aux pays candidats ce qui n'est pas valable dans les pays membres de l'Union européenne.