Une interview de Jörg Haider pour le quotidien Lidove noviny
Après ce qu'il présente comme un succès de la pétition autrichienne contre la centrale nucléaire tchèque de Temelin, avec plus de 900 000 signatures reccueillies, le gouverneur de Carinthie, Jörg Haider, a donné une interview exclusive au quotidien tchèque, Lidove noviny. Détails et réactions tchèques par Alain Slivinsky.
Pourquoi les Autrichiens ne protestent-ils pas d'une manière aussi véhémente contre les centrales nucléaires allemandes ou suisses ? Selon Haider, ces centrales sont plus anciennes, elles sont en fin de vie, alors que Temelin est une centrale toute neuve. A la fin de son interview, Haider se contredit, car il affirme qu'un politicien du 21ème siècle devrait s'orienter vers l'avenir, alors que lui-même veut revenir au passé, avec la question des Décrets Benes, une affaire classée pour les gouvernements des pays concernés : Autriche, Allemagne et Tchéquie. Les réactions à la pétition autrichienne, du côté tchèque ? Jan Kavan, ministre des Affaires étrangères, assure qui si la pétition visait le renforcement de la sécurité de Temelin, la porte tchèque était ouverte. Si elle était une tentative d'arrêter Temelin, elle n'avait aucun sens, car elle ne pourrait influencer les pas de la partie tchèque. Les représentants officiels autrichiens, avec lesquels la Tchéquie a négocié, soutiennent l'adhésion de cette dernière à l'Union européenne. Pavel Telicka, le négociateur tchèque aux Affaires européennes, est persuadé que Bruxelles ne rouvrira pas le chapitre énergétique, déjà clos, en raison de la pétition et de la tension, dans les relations tchéco-autrichiennes. Cela ne serait possible que si la Tchéquie violait les accords tchéco-autrichiens, conclus à Melk, l'année dernière. Jiri Grusa, ambassadeur tchèque à Vienne assure que Prague et Vienne surmonteront, bientôt, la vague d'émotions qui a assombri les rapports entre les deux pays.