Le port du masque nocif pendant les activités physiques selon l’Agence nationale des sports

Photo: ČTK/Luděk Peřina

L’Agence nationale des sports n’est pas d’accord avec la décision du gouvernement de maintenir l’obligation de porter un masque pendant les activités sportives à l’intérieur. Les experts en médecine sportive expliquent que, pour certaines disciplines, le port du masque peut être mauvais pour la santé.

Milan Hnilička,  photo: Archives du Gouvernement tchèque

C'est Milan Hnilička, directeur de l’Agence nationale des sports tchèque, qui a tiré la sonnette d’alarme, demandant une consultation avec le Premier ministre Andrej Babiš et le ministre de la Santé Jan Blatný pour exiger la fin de l’obligation du port du masque pour les sportifs qui pratiquent une activité physique en intérieur.

Le gouvernement a approuvé une exception à cette contrainte pour les sportifs professionnels, mais Hnilička souhaiterait que la mesure soit la même pour tous. Des experts en médecine sportive se sont joints à sa demande.

Pavel Kolář, chef de la clinique de rééducation et de médecine sportive de l’hôpital universitaire de Motol, à Prague, est l’un de ces médecins qui considèrent le masque comme incompatible avec le sport.

Au micro de la Radio tchèque, Pavel Kolář a fait savoir qu’il était heureux de la réouverture des salles de sport, mais que l’obligation de porter un masque pendant les activités physiques pouvait être nocive :

Pavel Kolář,  photo: Adam Kebrt,  ČRo

«  J’accueille avec satisfaction la réouverture des salles de sport, mais maintenir l’obligation de porter un masque pour faire du sport est une question sur laquelle nous pouvons débattre. Je ne peux pas m’imaginer, par exemple, faire de la gymnastique avec un masque. Pendant les exercices et activités physiques, les sportifs créent une ‘barrière’ plus forte qui empêche le virus de pénétrer dans le corps, une sorte de masque naturel. »

Si Pavel Kolář reconnaît qu’il n’existe pas d’études statistiques confirmant ce risque lié au port du masque pendant le sport, pour lui, de nombreux indices le montrent :

« Il n’y a pas de preuves concrètes sur la nocivité du port du masque lors des pratiques sportives. Toutefois, le masque représente un grand obstacle et dans certains sports, il peut être dangereux. »

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle, déconseille le port du masque durant les activités physiques intenses, parce que cela « peut réduire la capacité à respirer correctement ».

Photo: ČTK/Luděk Peřina

Une étude publiée par l'Àptima Centre Clínic Mútua Terrassa affirme que le port du masque pendant un exercice physique intensif diminue la disponibilité de l’oxygène de 4% en moyenne et augmente de vingt fois le niveau de CO2  inspiré. Néanmoins, une étude canadienne menée par l'Université de la Saskatchewan montre que cela n’a pas d’incidence ni sur la santé ni sur les performances des sportifs.

Photo illustrative: ČT24

Pavel Kolář assure à la Radio tchèque que la fin des cours d’éducation physique dans les écoles aura des conséquences graves pour les élèves car beaucoup ont arrêté de se dépenser et certains ont perdu tout intérêt pour le sport.

« Nous pouvons voir dès maintenant les conséquences du Covid-19, comme  l’aggravation de la dépendance numérique. Les enfants ont troqué leur activité sportive contre un écran de télévision ou un ordinateur. Le stress qu’ils ressentent n’est pas lié au sport, au contraire celui-ci a un effet bénéfique pour la santé de la population. »

Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé recommande pendant l’exercice physique une distance sociale d'un mètre au minimum et de mettre en place une bonne ventilation.

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Si l’activité sportive a lieu à l’intérieur, il doit y avoir une aération naturelle (ouverture des fenêtres, etc.) ou un système de ventilation qui fonctionne correctement à tout moment.

Pavel Kolář insiste sur l’importance de respecter les restrictions, mais également sur le fait que les sports de plein air, l'exercice pour renforcer la condition physique et d'autres activités ne sont pas des contre-indications, et qu’ils n'ont pas non plus un impact significatif sur la propagation du Covid-19.