Le Premier ministre n'a pas d'argent pour les syndicats
On ne voit pas comment les syndicats et le gouvernement pourraient trouver un terrain d'entente. D'un côté, les syndicalistes de l'enseignement comme du secteur public mettent en cause la réforme amaigrissante des finances et annoncent une grève dès le 1er septembre ; de l'autre, le Premier ministre appelle à la négociation, mais n'a rien à offrir. Omar Mounir.
Les enseignants projettent d'inaugurer l'année scolaire par une grève de trois jours, ce qui serait une première. Quant aux autres fonctionnaires, ils entendent déclencher, pour une heure, une grève d'avertissement. La décision définitive sera prise cette semaine.
Les fonctionnaires sont menacés de voir leurs salaires diminuer à partir de l'an prochain, si le gouvernement ne trouve pas de liquidités pour la moitié des treizième et quatorzième mois.
Apparemment, cet argent que Vladimir Spidla dit n'avoir pas, les syndicats ne font pas que le réclamer, ils apportent des solutions qui se ramènent à une mise en cause de la réforme des finances publiques en cours, où le gouvernement a été, à leur avis, trop généreux avec les entrepreneurs.
Aussi entendent-ils atteindre leurs revendications en dégageant l'argent par le biais de députés favorables à leurs thèses. Par exemple, ils proposent que l'impôt de sociétés ne soit pas de 24 % comme le gouvernement le propose, mais de 26 %.
Le Premier ministre estime que cette augmentation de 2% pourrait s'avérer catastrophique pour l'économie tchèque, notamment aux frontières. L'allusion est sans doute ici à la Slovaquie où les prélèvements fiscaux sont plus favorables à l'entreprise commerciale.
C'est aussi sur le compte des allégements fiscaux projetés en faveur de l'entreprise que les syndicats entendent prendre l'argent pour soulager le secteur social. Ils tiennent à ce que la prise en charge pour les trois premiers jours d'hospitalisation reste la même, à ce que la période des études secondaires compte toujours dans la retraite, et à ce que les mères continuent d'être mises prématurément à la retraite en fonction du nombre d'enfants qu'elle ont élevés.
Le Premier ministre refuse de qualifier de "non réalistes" ces revendications. Il attend les négociations et ne désespère apparemment pas de convaincre les syndicats. Le seul recul possible, il ne pourrait le faire qu'en aggravant le déficit budgétaire. Là-dessus, Bohuslav Sobotka, qui, lui, tient la caisse, n'irait pas d'un cent au-delà des 118 milliards de déficit actuels.