Le président de la République refuse de signer la nouvelle loi sur la réglementation des monts-de-piété

La « zastavarna », ou mont-de-piété en français, fait partie de la vie des quartiers populaires de certaines villes tchèques. A Prague, on en trouve aussi dans le centre-ville, à Karlovo namesti ou à Narodni trida par exemple. Depuis quelques temps, le législateur tente de limiter les trafics liés à ces boutiques. Mais selon le chef de l'Etat, la méthode n'est pas bonne.

Le président Vaclav Klaus
C'est la 24e fois depuis le début de son mandat présidentiel en 2003 que Vaclav Klaus renvoie une loi au Parlement. Le texte en question est en fait un amendement à la loi sur les licences professionnelles visant à limiter les heures d'ouverture de ces fameux « bazars », soupçonnés de faciliter le recel d'objets volés. « La pire loi de l'année », selon le président, qui estime que le texte est confus et qu'il est à la limite de la constitutionnalité, parce qu'il enfreint la liberté de commerce.

En mars dernier, les députés avaient adopté à la majorité (112 voix sur 134) ce texte préparé par un groupe de travail composé de députés sociaux-démocrates (CSSD), communistes (KSCM), unionistes (US-DEU), et chrétiens-démocrates (KDU-CSL). L'objectif est de limiter le trafic de marchandise volée en interdisant aux monts-de-piété d'ouvir la nuit, entre 22h et 6h du matin.

Le parti fondé par Vaclav Klaus, l'ODS, avait à l'époque critiqué le caractère populiste et le manque d'efficacité du texte. Un texte qui avait néanmoins été adopté au Sénat, où l'ODS dispose de la majorité.

En 2004, le Parlement tchèque avait déjà adopté une loi visant à limiter ce trafic en imposant à toute personne qui vient vendre ou gager des objets dans ces boutiques de montrer une pièce d'identité.

Pour passer outre le veto présidentiel, la Chambre basse devra adopter le texte à 101 voix sur 200, vraisemblablement le 23 mai prochain, lors d'une session extraordinaire, quelques jours seulement avant les élections.