Le président Václav Klaus adoucit le ton
Dans son traditionnel discours du Jour de l’An, le président tchèque Václav Klaus a évoqué les retombées de la crise financière sur l’économie tchèque et a exhorté les citoyens à participer aux élections au Parlement européen en juin prochain. Comme si le président cherchait à corriger par ce discours l’image d’eurosceptique que lui a valu son attitude critique vis-à-vis de l’Union européenne. Václav Richter.
« Il n’y a pas d’alternative à notre intégration à l’Union européenne et il n’est pas honnête d’insinuer que nous ayons une attitude opposée. Cependant les méthodes et les formes d’intégration européenne peuvent être très variées. Certaines d’entre elles ouvrent la voie vers un monde plus libre, d’autres vers un monde moins libre. Les élections au Parlement européen en juin prochain pourront contribuer à la recherche d’une organisation rationnelle de l’Europe. Participons-y !»
Le thème principal de ce discours a été cependant la crise financière et ses retombées sur l’économie tchèque. D’après Václav Klaus nous pouvons et devons éviter la crise mais nous ne pouvons pas éviter ses conséquences car nous sommes une économie ouverte qui dépend de ses exportations. La crise ne sera pas conjurée par des interventions exagérées et irréfléchies dans les mécanismes économiques qui sont déjà responsables de la situation actuelle. Et Václav Klaus de constater que l’année qui commence sera plus difficile pour le gouvernement et pour l’ensemble de la société tchèque.
« Nous avons besoin d’un gouvernement fort, solide et efficace qui sera amical vis-à-vis des citoyens, qui ne sera pas hautain et ne limitera pas leurs possibilités par de nombreuses mesures et interdictions bureaucratiques, un gouvernement qui saura communiquer avec les citoyens et qui leur donnera l’impression d’être leur gouvernement.»Le discours du président a suscité des réactions plutôt favorables sur la scène politique tchèque. Les hommes politiques le qualifient de « modéré », d’« équilibré », de « classique » ou de « plutôt général ». D’autres reprochent à Václav Klaus de ne pas être assez concret. Le chef du Parti des Verts et ministre de l’Environnement Martin Bursík estime, lui, qu’il s’agit d’un tournant intéressant dans l´attitude du président. De l’avis de Martin Bursík, un discours neutre et peu concret vaut mieux qu’un discours provocateur, conflictuel et destructif.