UE: l'ombre du président Klaus plane sur le passage de témoin entre Tchèques et Suédois

Jan Fischer, photo: CTK

« Il ne faut pas être un statisticien pour conclure que nous avons réussi à 100% » : Jan Fischer, statisticien de profession et premier ministre tchèque, ne cachait pas sa satisfaction et faisait même un brin d’humour - de statisticien - à la fin du sommet européen qui s’est terminé vendredi à Bruxelles.

Jan Fischer,  photo: CTK
Jan Fischer : « Je l’ai répété plusieurs fois : la présidence tchèque sera évaluée en fonction du succès de son dernier Conseil européen. J’espère qu’il en sera ainsi parce que notre Conseil du mois de juin a réellement été une réussite. »

Une réussite pour le premier ministre tchèque, félicité par ses partenaires européens et même par Nicolas Sarkozy, qui avait jusqu’ici été plutôt avare en compliments sur la présidence tchèque du Conseil de l’UE. Une présidence qui se termine la semaine prochaine, mais un premier passage de « témoin » a déjà eu lieu ce week-end avec les Suédois qui prendront la suite. Un témoin en forme de fût de bière.

« Nous pensons que pour que la transmission de la présidence à la Suède se fasse de manière fluide et sans choc majeur, nos collègues suédois devraient prendre des forces, au moins dans les jours à venir, en consommant de la bière tchèque », a indiqué Štefan Füle, le ministre tchèque des Affaires européennes. Et des forces, les Suédois vont sûrement en avoir besoin, parce que même si le principe du deuxième référendum irlandais est établi, le traité de Lisbonne n’est pas sauvé pour autant.

Václav Klaus,  photo: CTK
Un des principaux obstacles à l’entrée en vigueur du texte reste le président tchèque, Václav Klaus, censé le signer mais qui va tout faire pour compliquer la ratification, en la retardant en République tchèque pour laisser aux conservateurs britanniques le temps d’organiser un référendum. C’est ce qu’a affirmé son conseiller, Ladislav Jakl :

« Si le président de la République tchèque pouvait permettre d’ouvrir la voie à un référendum en Grande-Bretagne, je serais cetainement le premier à lui conseiller de le faire. »

Et le quotidien Hospodářské noviny d’estimer que le président « va jouer la montre ». Václav Klaus va d’abord attendre une nouvelle saisine de la Cour constitutionnelle par les sénateurs, ce qui devrait déjà prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois.