Le procès Hoffmann

Karel Hoffmann, photo: CTK

Le Tribunal municipal de Prague a condamné à 4 ans de prison ferme l'ancien haut fonctionnaire du Parti communiste tchécoslovaque, Karel Hoffmann. Il est reproché à ce dernier d'avoir, dans la nuit du 21 août 1968, alors que les troupes du Pacte de Varsovie ont investi le pays, organisé la suspension des émissions de la Radio tchécoslovaque d'alors.

Karel Hoffmann,  photo: CTK
Le Tribunal municipal de Prague a condamné à 4 ans de prison ferme l'ancien haut fonctionnaire du Parti communiste tchécoslovaque, Karel Hoffmann. Il est reproché à ce dernier d'avoir, dans la nuit du 21 août 1968, alors que les troupes du Pacte de Varsovie ont investi le pays, organisé la suspension des émissions de la Radio tchécoslovaque d'alors. De la sorte, ajoute le jugement, Hoffmann a empêché l'émission de la déclaration par laquelle le Comité central du Parti communiste avait condamné l'invasion. Le tribunal considère qu'il s'agit là, malgré tout, d'une déclaration d'un organe légal que Hoffmann avait le devoir d'exécuter, et que, faute pour lui de ne l'avoir pas fait, il s'est rendu coupable d'abus de pouvoir.

Karel Hoffmann,  photo: CTK
Le Tribunal m D'abus de pouvoir et non de haute trahison, commente une magistrate, car il n'existe pas de preuves établissant une quelconque intelligence avec l'envahisseur. Quatre ans de prison sont considérés comme un minimum compte tenu de l'âge de l'inculpé, 79 ans, et de l'ancienneté de l'affaire, vieille de 35 ans.

Et c'est à se demander si, finalement, ce Hoffmann, qui fait appel, ne serait pas encombrant pour tout le monde. C'est que, dans le même temps, le tribunal compte saisir le ministre de la Justice, Pavel Rychetsky, et lui demander si Hoffmann ne serait pas bénéficiaire, lui aussi, de l'amnistie que le président Vaclav Havel avait décrétée en 1993, et si son cas ne mériterait pas un recours en grâce devant le chef de l'Etat actuel, afin que la procédure soit arrêtée.

Auteur: Omar Mounir
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