L'ancien haut fonctionnaire communiste condamné à 6 ans de prison

Karel Hoffmann (Photo: CTK)

Karel Hoffmann, ancien haut fonctionnaire communiste, vient d'être condamné à six ans de prison pour abus de pouvoir considéré comme un acte de sabotage, après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie, en 1968.

Karel Hoffmann  (Photo: CTK)
Depuis la chute du régime communiste, en novembre 1989, seuls trois hauts fonctionnaires du Parti communiste tchécoslovaque ou du gouvernement communiste ont été condamnés à des peines de prison, pour les crimes commis sous l'ancien régime. Il est vrai que certains des anciens membres de la nomenclature communiste ont comparu devant le tribunal mais, le plus souvent, ils ont quitté la salle d'audience avec un acquittement. Karel Hoffmann, donc, n'a pas eu cette chance d'échapper à la justice, même si celle-ci agit un peu trop tard. Agé de 79 ans, Karel Hoffmann, ancien directeur général des Radiocommunications tchécoslovaques, chef du Conseil central des syndicats et membre du Comité central du Parti communiste tchécoslovaque, PCT, jusqu'en 1989, a été traduit en justice pour avoir suspendu les émissions de la Radio tchécoslovaque, dans la nuit du 21 août 1968, après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie. Après avoir écouté le verdict du tribunal, le condamné a dit son intention de s'adresser à la Cour suprême. Cela en dépit du fait que l'on ne peut pas se pourvoir en appel du jugement prononcé par le tribunal d'instance supérieure. Sinon, il est prêt à essuyer sa peine et cela en dépit de son âge avancé et un mauvais état de santé. Ce courage n'étant point partagé par l'avocat du condamné, ce dernier fera tout pour que son client ne subisse pas sa peine.

Karel Hoffmann  (Photo: CTK)
Après le procès, le journaliste et ancien dissident, Petr Uhl, a souligné qu'en 1988, déjà, la Charte 77 était la première à avoir proposé la poursuite judiciaire de Karel Hoffmann, car on risquait la prescription des crimes datant de 1968. Compte tenu du temps passé, à nos jours il est déjà trop tard, estime Petr Uhl, selon lequel, Karel Hoffmann n'est pas le seul qui devrait être traduit en justice. Rappelons encore les cas de deux hauts fonctionnaires du parti condamnés avant Karel Hoffmann. En 1990, Miroslav Stepan, ancien chef du Comité pragois du PCT, a été condamné à 2 ans et 5 mois de prison pour abus de pouvoir. Stepan a été libéré, avec sursis, après avoir purgé la moitié de sa peine. Frantisek Kincl, ministre de l'Intérieur avant novembre 89, a été condamné à 3 ans de réclusion, en 1992, pour l'arrestation illégale des citoyens avant 1989. Lui aussi a quitté la prison bien avant l'expiration de sa peine.

Auteur: Astrid Hofmanová
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