Le renouveau de la dentelle en République tchèque ?
Prague accueille, du 16 au 18 juillet, le 11e Congrès mondial de la dentelle. Mise sur pied, tous les deux ans, par l'Organisation internationale de la Dentelle au Fuseau et à l'Aiguille (OIDFA), la rencontre est organisée pour la première fois dans un pays ex-communiste.
Quelque 600 dentellières et dentelliers se sont donc donnés rendez-vous dans la capitale tchèque : les artistes y donnent des conférences, animent des work-shops, présentent leur savoir-faire au public sous forme de stands et d'expositions. Une d'entre elles a été ouverte, cette semaine, au Musée des Arts et Métiers de Prague, et met en valeur les créations textiles de quatorze artistes tchèques, datant de la deuxième moitié du XXe siècle : objets, vêtements, bijoux... Montrer que la dentelle n'est pas une simple décoration (cliché très répandu en Tchéquie) mais une véritable création artistique, tel est le premier objectif de cette exposition qui se déroule jusqu'au 22 août prochain. Son commissaire, Konstantina Hlavackova, explique :
"J'ai voulu, en quelque sorte, évoquer l'esprit des années 60. En Europe occidentale comme chez nous, l'art textile en tant que tel commençait à s'éloigner de ses origines artisanales et à se rapprocher de la création libre. Dans les années 70, la dentelle devient une oeuvre d'art à part entière, une oeuvre monumentale, à trois dimensions. Les créations de nos artistes de l'époque sont nées grâce à leur maîtrise parfaite des techniques traditionnelles et aussi grâce à leur fantaisie débridée. Elles ont été très appréciées à l'étranger, surtout en Belgique, à l'Expo 58, ainsi qu'aux Etats-Unis. Les oeuvres de Luba Krejci font partie des collections de plusieurs musées de New York. Mais en République tchèque, nous n'avons pas beaucoup de possibilités de les exposer."