Le sommet Obama - Medvedev vu par la presse
Le sommet Obama - Medvedev, ce jeudi à Prague… Cet événement a prédominé dans la presse tchèque ces derniers jours. Nous avons choisi quelques éléments s’y rapportant et des extraits de commentaires qui ont été publiés à cette occasion.
Le président tchèque Václav Klaus l’a déclaré lors d’un breefing, mercredi, à l’issue de sa rencontre avec son homologue russe, Dimitri Medvedev.
C’est dans le même esprit que le président tchèque s’est exprimé à la veille de l’ouverture de ce sommet historique, dans les pages du quotidien Mlada fronta Dnes, dans un article rédigé exclusivement à cette fin. Son titre, « La signature de l’accord qui se fait à Prague est un honneur », est on ne peut plus éloquent. Il écrit :« Le fait que Prague ait été choisie comme le lieu de signature de l’accord START est un grand honneur pour nous et il n’y a pas lieu de minimiser ou de caricaturer cet événement comme certains s’efforcent de le faire », écrit-il plus loin et de continuer :
« Dans le cadre de l’OTAN, nous sommes les alliés d’une partie de l’accord, c'est-à-dire des Etats-Unis. Mais en même temps, nous avons un intérêt profond de maintenir de bons rapports avec la Fédération russe. Voilà pourquoi nous sommes contents de voir que cet acte se déroule justement à Prague. Je ne vois dans le monde entier aucun pays ou aucune ville qui ne seraient pas honorés par l’accueil d’un tel événement ».
Ce jeudi, le sommet Obama - Medeved fait naturellement la une de l’ensemble de la presse tchèque, la Télévision publique tchèque couvre l’événement sans interruption pendant pratiquement toute la journée.
« L’accord START rapproche la vision du monde d’Obama » titre un commentaire publié dans le quotidien économique Hospodářské noviny, dans lequel nous pouvons lire :« Tant pour Barack Obama que pour Dimitri Medvedev, l’accord qui renoue avec l’accord START de 1991, représente un succès politique. Pour le président Obama, il s’agit d’un premier pas concret sur la voie vers un monde dénucléarisé, une intention qu’il avait déclarée l’année dernière à Prague. Dans le même temps, il s’agit d’un de ses premiers objectifs de politique étrangère menés à bout. Le nouvel accord apportera également des avantages militaires et économiques ».
Un autre commentaire publié dans le quotidien Lidové noviny développe pour sa part l’idée que cet acte ne fera que détourner l’attention des menaces véritables auxquelles il est cependant plus difficile de faire front. Nous citons :
« Le problème des activités menées en faveur du désarmement nucléaire, c’est qu’en fait elles ne concernent pas les menaces réelles qui nous guettent aujourd’hui et qui nous guetteront dans un proche avenir. Il est facile de conclure un tel accord avec les Russes… Mais que faire avec l’Iran qui emprunte en catimini le chemin de la bombe nucléaire ? Et pourquoi pas d’ailleurs, puisqu’il peut suivre l’exemple du Pakistan et de la Corée du Sud ? »
Selon le journal, il ne s’agit plus de savoir si Téhéran aura sa bombe nucléaire, mais il faut s’interroger quand ce sera le cas et quelles en seront les conséquences.
Mlada fronta Dnes donne dans ses pages la parole au chargé d’affaires iranien, à Prague, Rachid Hassanpourbaei. Dans un bref entretien il assure aux lecteurs que « la possession d’une arme nucléaire est en contradiction avec les valeurs et la doctrine religieuse de l’Iran. » Et de considérer l’accord conclu entre les présidents américain et russe « comme une démarche importante, dans la bonne direction, que nous soutenons ».Un des points forts du séjour du président américain Barack Obama à Prague, c’est le dîner donné ce jeudi soir pour les représentants des onze pays d’Europe centrale et de l’Est venus à cette occasion dans la capitale tchèque. D’après de nombreux observateurs, sa principale mission consistera à les assurer de l’intérêt persistant de la partie américaine pour la région.
Rappelons que l’année dernière, d’anciens responsables politiques et des intellectuels de plusieurs pays d’Europe centrale et de l’Est, avec en tête l’ex-président tchèque Václav Havel, avaient adressés une lettre ouverte à Barack Obama exprimant leurs craintes de voir s’accroître l’influence de la Russie dans la région et que celle-ci soit négligée par Washington. « Nos espoirs de voir s’améliorer nos relations avec la Russie et de voir reconnaître notre souveraineté et notre indépendance par Moscou, dans une situation où nous sommes devenus membres de l’OTAN et de l’UE, ne se sont pas accomplis », pouvait-on lire dans cette lettre.
Dans son édition de ce jeudi, le quotidien Hospodářské noviny, récapitule les plus grands événements, dont Prague a été le témoin aux cours des dix dernières années et qui ont précédé l’actuel sommet.
Le 1er novembre 2002, Prague accueillait le sommet de l’OTAN. Près de 2 500 délégués se sont alors retrouvés dans la capitale tchèque.
Le 2 septembre 2000, Prague accueillait le sommet du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Quinze mille personnes sont venues à cette occasion à Prague pour protester contre la mondialisation.
Le 3 septembre 2009, le pape Benoît XVI a séjourné à Prague et à Brno où il a célébré des messes devant près de 120 000 personnes.Le 4 avril 2009, Barack Obama s’est rendu pour la première fois à Prague.
Mais comme le constate le journal confirmant l’avis général, rien ne vaut l’importance du sommet Obama - Medvedev qui se déroule ce jeudi, à Prague.