Le super-laser ELI poussera plus loin les limites de la science

Photo: CTK

Mardi 9 octobre, le premier ministre tchèque Petr Nečas et le ministre de l’Education Petr Fiala ont donné le coup d’envoi à la construction du principal élément d’un laser superpuissant. Le fait que ce projet européen ait été confié à la République tchèque est certes un grand honneur pour sa communauté scientifique, mais aussi une grande responsabilité pour tous les organismes chargés de sa réalisation.

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C’est dans la commune de Dolní Břežany près de Prague que sera construit un des trois centres de l’infrastructure ELI (Extreme Light Infrastructure) qui sera un laser à impulsion ultrarapide dépassant par sa puissance toutes les installations existantes. Les deux autres centres de l’infrastructure seront situés en Hongrie et en Roumanie. La vice-présidente de la Commission gouvernementale pour la recherche, le développement et les innovations, Miroslava Kopicová, se félicite que ce soit la République tchèque qui ait été choisie pour réaliser ce projet :

« Le laser ELI est important non seulement pour la République tchèque mais c’est aussi un des projets européens les plus prestigieux dans le domaine des recherches et du développement. Il a été préparé pendant trois ans par 40 organismes de recherches scientifiques de 13 pays. C’est donc un exploit extraordinaire. Grâce à notre participation active lors des négociations et à un heureux concours de circonstances, dont le fait que nous disposions de fonds structurels, nous avons réussi à convaincre nos partenaires que ce projet devrait être réalisé en République tchèque et c’est un immense succès. »

Et Miroslava Kopicová d’ajouter que si la République tchèque parvient à réaliser ce projet, cela élèvera de façon significative le prestige scientifique du pays au niveau mondial.

Visualisation: ELI
Les travaux de construction qui commenceront au début de l’année prochaine devraient être achevés dans quatre ans. C’est un délai très court vu l’importance et la complexité du projet qui coûtera près de 7 milliards de couronnes (280 millions d’euros). Le laser ELI est financé par l’Union européenne mais sa réalisation a déjà pris un certain retard. Il est donc possible que l’équipe de réalisation en République tchèque ne réussisse pas à puiser la totalité des subventions avant la fin 2015. En ce cas, la Tchéquie devrait investir dans le projet encore quelque 350 millions de couronnes (14 millions d’euros). Jan Kříž du ministère de l’Education espère néanmoins que la République tchèque ne sera finalement pas obligée de débourser cette somme :

Photo: ELI
« En ce moment commencent les négociations avec la Commission européenne sur le financement du projet après 2015. Je suis donc optimiste et j’espère que la somme nécessaire sera également assurée pour la période suivante. »

Les frais de fonctionnement et d’entretien du laser atteindront annuellement 400 à 500 millions de couronnes (16 à 20 millions d’euros). Cependant, comme il s’agit d’un projet de portée mondiale, ces frais seront pris partiellement en charge par les Etats qui y participeront. Le laser attire d’ores et déjà des chercheurs renommés d’Europe et du monde. Le directeur de l’Institut de physique de l’Académie des sciences tchèque Jan Řídký constate :

Jan Řídký
« Les chercheurs nous rejoignent individuellement et répondent à nos annonces. Il s’agit bien sûr d’experts de grands centres de laser dans le monde mais nous accueillons par exemple aussi les Tchèques ayant été employés en Grande-Bretagne dans les Laboratoires Rutherford ou au Conseil européen de la recherche nucléaire, le CERN. Ces chercheurs rentrent donc dans leur pays.»

Grâce au laser ELI, 300 nouveaux emplois très qualifiés seront créés. Les scientifiques espèrent que cet équipement ultrasophistiqué et superpuissant ouvrira une porte à de nouveaux domaines de la physique. Les résultats de son travail seront applicables dans les domaines des sciences de la matière de même que dans la santé ou la protection de l’environnement. ELI contribuera donc aussi par exemple au développement des méthodes de traitement du cancer, de l’imagerie médicale et du diagnostic.