110 des 177 députés présents ont voté contre ce document, surtout les députés du Parti communiste, mais aussi la majorité des membres du groupe du Parti civique démocrate, l'ODS, et un certain nombre de députés sociaux-démocrates. Le texte du traité entre la Tchéquie et le Vatican sur la situation de l'Eglise catholique tchèque avait été préparé pendant deux ans. Son rejet par la Chambre risque de retarder considérablement la solution des problèmes de l'Eglise catholique tchèque, car on sera obligé, probablement, de reprendre les négociations dès le début. Dans le débat précédant le vote, certains députés ont critiqué le traité et l'ont qualifié de désavantageux pour la Tchéquie, car il donnerait, à leur avis, une position privilégiée à l'Eglise catholique dans le cadre de l'Etat tchèque. L'échec de cette initiative législative a agacé le ministre tchèque des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, président des chrétiens-démocrates. Il refuse les objections de certains députés, selon lesquelles, le document serait en contradiction avec le code juridique et la Constitution tchèque et souligne que le traité ne limiterait les droits de personne. Les objections manquaient, à son avis, du fond juridique et le résultat du vote nuirait à la réputation internationale de tout le pays.
Selon le porte-parole de la Conférence épiscopale tchèque, Daniel Herman, le rejet du traité démontre que le niveau de la culture politique tchèque reste bas. Daniel Herman n'arrive pas à comprendre la différence entre l'attitude de l'ancien gouvernement social-démocrate tchèque, qui a préparé ce traité, et la décision des députés de ce même parti, qui viennent de le rejeter. A son avis, la Tchéquie risque de se retrouver dans l'isolement, car tous les autres pays de l'ancien bloc communiste ont déjà solutionné le problème du rapport entre l'Eglise et l'Etat. Daniel Herman déduit des informations émanant du Parlement que l'échec de cette initiative législative serait dû à des connaissances insuffisantes des députés en matière de droit canonique, mais aussi à de nombreux préjugés de l'époque communiste et à la mauvaise volonté qui subsistent, encore, dans la société tchèque.