Le Vieux palais royal du Château de Prague retrouve sa splendeur
Le Vieux palais royal du Château de Prague a rouvert ses portes après une minutieuse restauration. Les Pragois et les touristes ont de nouveau la possibilité de visiter ce monument, témoin de la vie à la Cour royale tchèque depuis le XIIe siècle. Parmi les visiteurs du palais, il y aura très prochainement le pape Benoît XVI qui visitera la République tchèque du 26 au 28 septembre.
En inaugurant le palais restauré, le président Václav Klaus a constaté que les restaurateurs cherchaient avant tout à conserver l’authenticité de ce monument. Tandis que l’ex-président Vaclav Havel et son architecte attitré Bořek Šípek se permettaient des interventions modernistes dans l’architecture du Château de Prague, on sait que le chef d’Etat actuel désire avant tout sauvegarder le caractère historique de ce grand ensemble de palais, églises et jardins qui domine la capitale tchèque. Le processus de restauration de ces monuments est un processus continu et pratiquement sans fin. Cette fois-ci les restaurateurs se sont donc concentrés sur le Vieux palais royal qui abrite entre autres la célèbre salle Vladislas mais aussi la Salle des livres fonciers, la vieille Chambre des députés, la chambre à coucher du roi Vladislas et d’autres intérieurs de grande valeur. La vénérable salle Vladislas est un des plus importants monuments du genre en Europe. Construite par le roi Vladislas Jagellon entre 1486 et 1502, elle a échappé par miracle aux nombreux remaniements du château et est conservée dans toute sa splendeur jusqu’à nos jours. C’est dans cette salle que se déroulent les cérémonies officielles les plus importantes dont les investitures des présidents de la République. Ivana Kyzourová en charge de la protection des monuments du château, évoque une étape des travaux de sa restauration:«Pour la restauration du plancher de la salle Vladislas, il a fallu procéder au désassemblage complet du revêtement de sol. C’était le premier désassemblage depuis le moment où le parquet y a été installé, c’est-à-dire depuis 1791.»
Selon les restaurateurs, chaque centimètre carré de la salle a été examiné et une attention spéciale a été prêtée aux voûtes:
«La restauration nous a offert une occasion unique d’examiner de près toutes les failles dans les voûtes de la salle… », dit l’architecte Petr Chotěbor du département de protection des monuments du château. Les visiteurs de la Vieille Chambre des députés y trouveront des copies des joyaux de la couronne tchèques, c’est-à-dire la couronne royale, la pomme et le sceptre dans une vitrine créé en 1929 par le célèbre architecte Josef Gočár. Parmi les objets qui y sont exposés, il y a aussi le drapeau de la Légion tchèque datant de 1800, objet qui, selon Milena Bravermanová, conservatrice des collections du château, a beaucoup souffert par le temps:«Comme il s’agit d’un objet textile, il est extrêmement vulnérable et résiste mal à la lumière et à la poussière. Le drapeau était donc assez déchiré et la peinture s’écaillait.» Au cours des travaux qui ont été les plus importants que le Vieux palais aient subi depuis 80 ans, les restaurateurs ont fait aussi une découverte capitale. Ils ont déniché dans un bric-à-brac sous l’escalier d’une chapelle, une Crucifixion médiévale d’une grande valeur artistique. Cette œuvre d’un sculpteur pragois du XVe siècle avait orné jusqu’à la moitié du XIXe siècle l’autel principal de la basilique Saint-Georges au château de Prague. L’œuvre qui est relativement en bon état a été, elle aussi, confiée aux restaurateurs qui tâcheront, entre autres, de reconstituer sa polychromie. Ensuite, la statue du Christ sera réinstallée sur une croix et restituée à la basilique Saint-Georges.