Le vin continue de gagner du terrain en République tchèque

La consommation de vin augmente régulièrement en République tchèque ces dernières années. La superficie des zones cultivées consacrées à la viticulture croît elle aussi, sans pour autant que la production nationale ne permette, et de très loin, de répondre à la demande.

Le Grüner Veltliner et le müller-thurgau B sont les deux cépages les plus répandus en République tchèque, pays où le vin blanc, réputé pour sa qualité, est traditionnellement très majoritaire. Bien que le nombre de petites structures de production tende à diminuer, l’intérêt pour l’exploitation de nouvelles surfaces viticoles continue, lui, de croître. Depuis 2015, plus de 400 nouveaux hectares de vigne ont ainsi été plantés dans le pays.

Photo: Štěpánka Budková,  Radio Prague Int.

Au total, ce sont actuellement un peu plus de 18 000 hectares de vigne qui sont cultivés en République tchèque et sont destinées à la production de raisins de cuve (pour le vin). Si la très grande majorité de cette surface et des domaines se trouve en Moravie du Sud, on trouve néanmoins des viticulteurs dans neuf des treize régions du pays.

Malgré un ensoleillement moindre, quelques centaines d’hectares sont exploitées aussi à Prague (y compris à proximité du Château), en Bohême centrale (la région qui entoure la capitale) et dans la région d’Ústí nad Labem, soit donc dans le nord du pays, à proximité de la frontière avec le Land allemand de Saxe.

Les régions de Bohême du Sud, de Plzeň (Bohême de l’Ouest), de Pardubice (Bohême de l’Est) et de Liberec (Bohême du Nord), dépourvues de toute tradition viticole, sont les seules où on ne trouve inversement pas la moindre trace de vignoble.

Si, comme en Alsace ou en Allemagne, où les conditions climatiques sont sensiblement identiques, les cépages de vin blanc sont donc très majoritaires en République tchèque, les cépages de cuve de raisins noirs tendent, eux, à perdre quelque peu du terrain. Pour la production de vin rouge, le blaufränkisch (« frankovka » en tchèque), très répandu en Europe de l’Est, et le saint-laurent constituent l’essentiel de l’encépagement, selon le département agriculture et sylviculture de l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ).

Photo: Štěpánka Budková

Bien que le nombre de vignobles augmente, celui de vignerons diminue. Concrètement de 1 700 au cours des cinq dernières années, pour s’élever l’année dernière à quelque 16 500. Toujours selon le ČSÚ, ce sont principalement les petits viticulteurs, qui exploitent une parcelle d’une superficie inférieure à un hectare, qui disparaissent. Malgré cela, ce sont toujours eux, « les tout  petits », qui forment le plus grand groupe de vignerons. Mais très souvent, leur production est destinée à un circuit de distribution et de consommation très restreint autour d’eux.

La République tchèque est d’ailleurs très loin d’être autosuffisante en matière de production de vin. Selon la Fédération des viticulteurs de République tchèque, la consommation moyenne annuelle par adulte s’élève actuellement à près de 22 litres, soit environ le double d’il y a vingt-cinq ans. Ainsi donc, au moins deux tiers du volume total consommé chaque année doivent être importés. Les « mauvaises » années, la production tchèque ne permet même pas de couvrir un tiers des besoins.

Et n’allez surtout pas dire que ce n’est pas bien grave, car il restera toujours bien de la bière à boire...