L’économie tchèque en perte de vitesse
L’Office tchèque des statistiques a publié, lundi, les résultats de l’économie tchèque pour le premier trimestre de l’année. Pour la première fois depuis 2004, il s’avère que la consommation a baissé en Tchéquie, ce qui pourrait avoir un effet négatif sur le PIB. Pourquoi les ménages tchèques dépensent-ils moins et quels sont les pronostics ?
« Tout d’abord, il y a eu moins de journées de travail et, ensuite, le printemps est arrivé un peu plus tard. Les achats saisonniers de vêtements, de chaussures et d’équipements pour les foyers sont donc en retard. Cependant, ce sont les prix, pas assez attirants, qui représentent la principale cause. Si nous examinons le cours de la couronne par rapport à l’euro mais surtout au dollar, nous constatons que celui-ci a augmenté de 26 % au premier trimestre. Cette hausse ne s’est pas manifestée sur les prix de consommation, les vêtements et les chaussures sont même plus chers que l’année dernière. »
Un autre spécialiste en analyse économique, David Marek, de la société Patria, avance d’autres raisons : le taux d’inflation élevé (6,8 % au mois d’avril), les dépenses supplémentaires dans la sphère de la santé avec l’introduction des taxes de régulation chez le médecin, le pharmacien et à l’hôpital, et les prix très élevés des denrées alimentaires. Cela se traduit par une baisse des chiffres d’affaires dans ces secteurs, comme le confirme David Marek :
« La plus grosse baisse de la consommation est enregistrée chez les pharmaciens et les magasins de produits de beauté, mais surtout dans le secteur des médicaments, ce qui est le résultat de la réforme de la santé publique. Les Tchèques ont vraiment commencé à faire des économies, car ils savent que la croissance économique est en perte de vitesse cette année, mais aussi parce que les prix sont en hausse. »
Les milieux politiques et financiers ne sont pas préoccupés outre mesure. En effet, bien qu’il soit le plus faible depuis quatre ans, le taux de croissance de l’économique tchèque est resté au-dessus des 5 % au premier trimestre, soit un chiffre supérieur à celui de beaucoup de pays de l’Union européenne. La réforme économique est l’un des facteurs responsables, avec une hausse des impôts indirects, des carburants, des denrées alimentaires et d’autres produits de consommation, ce qui a fait grimper l’inflation et baisser le salaire réel des Tchèques. Tous sont d’accord : c’est la fin du boom de la consommation en Tchéquie.