En 2023 encore, l’inflation a réduit le pouvoir d’achat des Tchèques
Malgré l’augmentation constante du salaire moyen, pour la deuxième année consécutive, le pouvoir d’achat des Tchèques a notoirement reculé en 2023. La situation tend toutefois à s’améliorer.
46 013 couronnes (1 815 euros, selon le taux de change du 4 mars) : tel était, au quatrième trimestre 2023, le montant du salaire brut mensuel moyen en Tchéquie, selon les données communiquées, ce mardi, par l’Office tchèque des statistiques (ČSÚ). Un montant qui est la résultante d’une augmentation en glissement annuel de 2 734 couronnes (108 euros), soit de l’ordre de +6,3 %.
Au final, cependant, cette hausse, toujours dans un contexte de forte inflation, est restée insuffisante pour empêcher une nouvelle réduction du pouvoir d’achat. La neuvième consécutive. L’augmentation des prix à la consommation sur la même période octobre-décembre ayant en effet été de 7,6 %, le niveau des salaires réels a, lui, baissé de 1,2 %, revenant ainsi là où il se situait en 2017, selon les analystes.
Les chiffres du quatrième trimestre ne font que confirmer la tendance observée pour l’ensemble de l’année 2023. Car si le salaire moyen a augmenté de 7,5 % entre janvier et décembre, l’indice des prix à la consommation, toujours lui, avec un taux de 10,7 % sur la même période, a entraîné une baisse des salaires réels de 2,9 %.
Moins importante qu’en 2022, où son taux moyen s’était élevé à 15,1 %, l’inflation continue donc de faire reculer le pouvoir d’achat des salariés tchèques. Un recul entamé au dernier trimestre 2021 pour ce qui constitue la baisse continue la plus longue depuis la partition de la Tchécoslovaquie. Et en attendant un redémarrage à la hausse dans le courant de cette année, la baisse du revenu réel avait déjà été de 8,5 % en 2022.
Plus généralement, les inégalités au sein de la population, entre hommes et femmes notamment, mais aussi entre régions, avec Prague et la région de Karlovy Vary (Bohême de l’Ouest) aux deux extrémités de l’échelle, restent notables puisque deux tiers environ des Tchèques touchent un salaire d’un montant inférieur au salaire moyen.
Par ailleurs, deux tiers des salariés perçoivent une rémunération comprise entre 20 000 (790 euros) et 75 000 couronnes (2 960 euros), alors que le salaire median, soit un niveau que n’atteignent pas la moité des salariés, s’est élevé à 39 685 couronnes (1 565 euros).
Ainsi donc, en l’espace de deux ans, entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023, le salaire réel en Tchéquie a baissé de quelque 11 %. L’inflation ralentissant toutefois progressivement (+2,3 % en janvier dernier, contre 6,9 % en décembre 2023, soit son niveau le plus bas depuis 2011), et avec des salaires qui devraient continuer à augmenter, le pouvoir d’achat des Tchèques devrait toutefois bien (enfin) repartir à la hausse en 2024.