L’économie tchèque sort de la récession
Selon les chiffres publiés par l’Office tchèque des statistiques ce mercredi, l’économie tchèque a enregistré une croissance de 0,7 % pour le second trimestre de l’année 2013. Le pays vient donc de sortir de la récession à l’instar de plusieurs pays de l’eurozone. Seulement en République tchèque, cette récession a été la plus longue de l’histoire récente du pays. Nous avons joint Martin Janíčko, économiste auprès de Moody's Analytics, pour faire l’analyse de ce rebond qui se faisait attendre. L’institut prévoit une progression de la croissance tchèque pour le reste de l’année et même une accélération de cette dernière pour 2014 avec une hausse de 1,6%.
« Il y a plusieurs raisons derrière cela. Elle vient tout d’abord de la demande extérieure dynamique qui vient de l’Allemagne et de France notamment. Les échanges extérieurs rebondissent de manière très significative. Il y a également un progrès dans la consommation des ménages même si elle reste plutôt limitée. On peut mentionner enfin la fiscalité qui n’est pas trop restrictive, cela a permis aux dépenses publiques de progresser. La seule chose qui reste problématique c’est l’investissement, la formation brute du capital. Les trois raisons mentionnées auparavant expliquent en premier lieu ce rebond. »
Le gouvernement de Petr Nečas, qui était en place de juillet 2010 à juillet 2013, a mené une politique d’austérité. A-t-il contribué à cette sortie de crise ?
«Peut-être de manière partielle car ce gouvernement prônait la restriction budgétaire ce qui a permis de rassurer les investisseurs. L’économie doit reposer sur des bases saines, il faut créer un environnement rassurant et bien positionné pour les investisseurs. Je pense qu’il y a également d’autres raisons qui viennent principalement de la demande extérieure qui a été plus importante que prévu. La croissance en Allemagne et en France a facilité ce rebond. On peut donc dire que le gouvernement précédent y a contribué mais de manière partielle car les raisons principales sont ailleurs. »
L’économie tchèque est fortement imbriquée dans l’économie allemande. La hausse de la croissance est d’ailleurs également de 0,7% en Allemagne. La République tchèque n’aurait-elle pas intérêt à sortir de cette dépendance et si oui de quelle manière pourrait-elle y parvenir ?«Pour l’instant, cette dépendance est plutôt bonne car l’Allemagne connaît une croissance significative, même en période de crise ailleurs en Europe. A long terme, il faut évidemment sortir de cette dépendance et je pense que la République tchèque possède déjà des atouts en ce sens. Nous avons pu réorienter nos échanges extérieurs vers l’est, notamment vers la Russie, la Chine ou la Serbie. A long terme, il sera nécessaire de sortir de cette dépendance car ce n’est pas très sain pour l’économie. Pour l’instant cette dépendance est positive mais sur le long terme c’est soit neutre soit négatif. »