Législatives : une nouvelle initiative appelle les électeurs à cocher les noms des candidates
La proportion de femmes au sein de la Chambre basse du Parlement tchèque reste nettement inférieure à celle de nombreux autres pays de l’Union Européenne. Une nouvelle initiative intitulée « Zakroužkuj ženu », littéralement « Entoure une femme » (en Tchéquie, le vote préférentiel permet de choisir un ou plusieurs candidats en l’entourant, ndlr), souhaite changer cet état de fait pour les prochaines élections en appelant les électeurs à utiliser leur vote préférentiel pour les candidates inscrites sur le bulletin de vote. Markéta Brabcová, une des personnes à l’origine de l’initiative, explique au micro de Radio Prague International pourquoi davantage de femmes sont nécessaires sur la scène politique tchèque :
« Il est important de comprendre que l’expérience des femmes diffère dans une certaine mesure de celle des hommes. Donc lorsqu’il s’agit de prendre des décisions au plus haut niveau politique, où l’on discute des lois les plus importantes touchant l’ensemble du pays, les hommes et les femmes devraient être représentés. Malheureusement, ce n’est pas le cas en République tchèque. Les femmes représentent 52% de la société mais elle ne sont que 23% à la Chambre des députés. Dans le cadre de cette initiative, nous sommes convaincus qu’une démocratie représentative devrait avoir une représentation plus égale entre les sexes. »
Quel serait l’impact d’un plus grand nombre de femmes dans les hauts postes politiques ?
« Tout d’abord, les points de vue qui sont négligés à l’heure actuelle et les questions auxquelles on n’accorde pas une grande importance feraient l’objet d’une plus grande attention qu’il s’agisse des questions de soins, de sécurité dans les espaces publics, de violences sexuelles. Ce serait aussi le cas des différents points de vue sur des questions apparemment non liées au genre telles que l’urbanisme ou les transports publics, qui sont en réalité beaucoup plus utilisés par les femmes que par les hommes. En plus, des études montrent aussi que les équipes mixtes fonctionnent mieux et, par conséquent, la création d’un schéma plus diversifié à la Chambre des députés pourrait permettre plus d’efficacité. »
Pensez-vous que le fait de cocher spécifiquement les femmes candidates sur les bulletins de vote est une mesure efficace pour régler le problème de la sous-représentation des femmes ? Ne serait-il pas plus efficace d’appeler les partis politiques à avoir plus de femmes politiques dans les postes haut placés ?
« En fait il y a deux aspects à cette question. Cocher un ou une candidate est un outil démocratique que chaque électeur a et peut utiliser, c’est aussi très simple. Si suffisamment d’électeurs décident de le faire, cela montrera que les gens croient qu’il y a une place pour les femmes au Parlement et que nous voulons qu’elles y soient. Dans le meilleur des cas, si suffisamment de personnes cochent les femmes politiques dans le cadre de cette élection, nous pourrions obtenir une représentation plus égale au Parlement.
En ce qui concerne les autres outils, je dirais que la combinaison de toutes ces approches est importante. Bien entendu, il est important d’appeler les partis politiques à le faire et nous avons déjà des initiatives à cet égard. Nous pensons cependant qu’il est également important de montrer à ces partis que leurs électeurs souhaitent voir davantage de femmes en politique et de les inciter à commencer à s’attaquer à ce problème et à se concentrer sur une représentation plus équilibrée entre les sexes. »
En plus d’accorder son vote préférentiel aux femmes, quelles mesures pourraient aider à faire en sorte qu’un plus grand nombre de femmes occupent des postes politiques élevés ?
« Je pense que c’est exactement ce que nous venons d’évoquer. Il est aussi important que les partis politiques se concentrent sur une représentation égale au sein de leurs structures internes et qu’ils créent des procédures internes qui tiennent compte des différents besoins des hommes et des femmes politiques et qu’ils se concentrent sur la création d’un environnement qui leur permet à la fois d’être politiquement actifs et de jongler entre leur vie familiale et leur carrière ».
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