L’élevage bovin tchèque en péril

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Les éleveurs tchèques vivent une des plus noires périodes de l’histoire. Après la baisse du nombre de porcs élevés en Tchéquie, l’année dernière, c’est maintenant le tour des vaches laitières, en raison de la crise du lait qui touche les éleveurs de toute l’Europe. Ces derniers ne comptent pas rester les bras croisés.

Jan Veleba,  photo: CTK
Le 29 avril est la Journée de protestation des éleveurs européens, lancée par l’Union des producteurs de lait allemands (BDM). Les éleveurs tchèques prennent part à cette journée européenne par diverses manifestations. La plus importante a eu lieu mercredi matin aux pieds du monument à la mémoire de l’insurrection paysanne durement réprimée en 1775, avec la participation de plusieurs centaines d’agriculteurs et éleveurs. Des convois de véhicules agricoles ont ralenti la circulation dans cinq régions, sans perturber toutefois le trafic routier. Pourquoi les éleveurs de vaches laitières sont-ils en colère ? Parce que le marché du lait est en stagnation depuis plusieurs mois et que le prix de vente du lait ne couvre même plus le prix de revient. Les éleveurs tchèques reprochent au ministre de l’Agriculture sortant, Petr Gandalovič de ne pas œuvrer assez pour améliorer leur situation. Ce dernier affirme le contraire, mais les faits sont là : certains éleveurs ont commencé à abattre leurs troupeaux ! D’après le président de la Chambre agricole, Jan Veleba, la situation de l’élevage des bovins en Tchéquie est aussi grave que celle de l’élevage des porcs l’an dernier. Face à de graves problèmes de subsistance, les éleveurs avaient été contraints à l’abattage prématuré de 21 % de l’élevage porcin qui s’est, ainsi, retrouvé à son plus bas niveau depuis 1948. Dans le cas des bovins, le danger pour l’économie tchèque est beaucoup plus important que pour les porcs, affirme Jan Veleba qui précise encore :

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« A la différence de l’élevage des porcs, l’abattage des bovins serait un processus irréversible. Il aurait aussi de graves conséquences pour le paysage. Les pâturages qui représentent 1 millions d’ha environ, n’auraient plus de consommateur, donc les herbivores. La situation est vraiment très grave. »

Jan Veleba ajoute encore que l’Etat, certes, apporte une certaine aide aux éleveurs, tout comme l’Union européenne d’ailleurs. Pourtant, cette aide est très insuffisante, aussi bien en Tchéquie que dans les autres pays de l’Union européenne. Les agriculteurs tchèques revendiquent l’introduction du prix minimum du lait, l’adoption de la loi qui garantirait une conduite correcte des grandes chaînes commerciales et l’adoption de la conception de l’agriculture tchèque.