Les agriculteurs tchèques se mobilisent contre la réduction du budget agricole
Le 13 octobre prochain, les agriculteurs veulent bloquer avec des tracteurs les principaux axes routiers menant à Prague, ainsi que l’accès au siège du gouvernement, pour protester contre la diminution des paiements directs et une dégradation de leur situation par rapport aux fermiers autrichiens et allemands.
« Nous refusons d’aller au-dessous du budget actuel car il n’y a pas que l’année prochaine qui est en jeu : en 2008, une nouvelle période de référence de l’UE débutera et ce sera à partir des paiements de 2008 que la compensation budgétaire pour la période d’après 2013 sera calculée. »
L’objectif des agriculteurs tchèques est que le niveau de leurs dotations directes atteigne 90% de celui des fermiers autrichiens et allemands, alors que selon le budget proposé, il ne s’élèverait qu’à 78%. C’est ce lundi que le gouvernement a adopté le projet du budget de l’Etat pour 2009 dans lequel le chapitre agricole est réduit de 4 milliards de couronnes par rapport à cette année. Raison pour laquelle les fermiers ont décidé d’exporter leur mécontentement devant le siège du gouvernement. Autre raison de leur action : les subventions européennes à l’agriculture tchèque devraient baisser de 5 milliards, en 2009, par rapport à cette année. Le ministre Petr Gandalovič cherche à calmer la situation :« Dans le cadre du programme de développement des campagnes financé à partir des fonds européens, près de 10 milliards de couronnes sont injectés annuellement dans l’agriculture tchèque, ce qui est une somme dont elle n’a jamais bénéficié auparavant. »
En 2007, les agriculteurs tchèques ont obtenu 23,5 milliards de couronnes sur les dotations nationales et européennes. Grâce à cela, le bénéfice réalisé a dépassé 13 milliards de couronnes soit un double du résultat économique de 2006.
L’avenir de l’agriculture, plus précisément le maintien de la Politique agricole commune après 2013, a été discuté cette semaine par les ministres des Vingt-Sept à Annecy. La République tchèque qui succèdera, en janvier, à la France à la présidence du Conseil de l’UE y aura aussi son mot à dire : l’une de ses priorités sera de lancer le débat sur le sens de la PAC, notamment sur les réductions annuelles des moyens financiers versés aux fermiers européens. L’objectif des Tchèques, selon Petr Gandalovič, sera de faire prévaloir un système de paiements des dotations aux fermiers en fonction de la surface de leur exploitation, et non pas en fonction de leur production.