« Il faut que l'Union européenne entame une vraie collaboration dans des domaines bien concrets, par exemple dans le domaine de l'énergétique », a insisté Kazimierz Marcinkiewicz, le Premier ministre polonais, lors d'un entretien exclusif accordé au quotidien Lidové noviny à l'occasion de sa première visite officielle en RT. Une collaboration étroite qui commencerait justement avec le voisin tchèque.
Le Premier ministre polonais avec le Président Vaclav Klaus, photo: CTK
Ce n'est qu'en février que cette collaboration à venir prendra réellement forme, lorsque se mettront d'accord les ministres de l'Economie et de l'Industrie des deux pays frontaliers, mais d'ores et déjà Pologne et République tchèque sont d'accord sur le principe. Déjà, l'idée a germé de présenter une proposition commune, tchéco-polonaise, voire également avec la Slovaquie et la Hongrie dans le cadre du Groupe de Visegrad, lors du sommet extraordinaire de l'UE, prévu pour mars prochain. D'ailleurs, dès ce mardi, Varsovie accueille les représentants de ces trois autres pays pour discuter de la façon dont pourrait s'articuler cette position commune. En effet, après la récente crise énergétique où, suite à son désaccord avec l'Ukraine, la Russie avait fermé les robinets de son précieux gaz, mettant ainsi dans l'embarras la plupart des pays européens, nombreux sont ceux qui estiment comme nécessaire de multiplier les sources d'approvisionnement, pour éviter une dépendance trop importante vis-à-vis du gaz russe. Cet incident avait causé l'arrêt des livraisons de gaz à la Pologne, mais la RT, bien que la majeure partie du gaz lui provienne de Russie, n'avait pas été directement touchée. Lors de leurs discussions, les deux premiers ministres ont cependant souligné le fait que cette collaboration en matière énergétique devrait être générale, et ne devrait pas concerner le gaz seul.
Jiri Paroubek et Kazimierz Marcinkiewicz, photo: CTK
De même, Jiri Paroubek et Kazimierz Marcinkiewicz ont également évoqué d'autres points, comme la nécessité de faire pression sur les pays d'Europe occidentale, frileux lorsqu'il s'agit d'ouvrir leur marché du travail aux travailleurs des nouveaux pays membres. On se rappellera de la crainte du « plombier polonais » qui avait été un des arguments-choc, entre autres responsables du rejet par certains Français de la Constitution européenne...
Malgré la crise grouvernementale qui agite actuellement la Pologne, le premier ministre Kazimierz Marcinkiewicz n'a pas, pour autant, remis son voyage en RT. Devant la presse tchèque, il est resté très prudent quant à la possibilité ou non d'admettre dans son gouvernement, le chef du Parti populiste polonais Sebeobrana (Autodéfense), afin d'obtenir une majorité au Parlement. La présence éventuelle dans le gouvernement polonais de membres de ce parti considéré comme extrémiste pourrait en effet donner au pays, déjà entaché d'une réputation très conservatrice, une mauvaise image à l'étranger.