Les automobilistes tchèques se plaignent des contrôles en Allemagne
Les autorités tchèques se plaignent des contrôles trop fréquents effectués par la police allemande sur les automobilistes tchèques, principalement sur les routes de Bavière, région frontalière. Mardi, à Bruxelles, l’ancien Premier ministre Mirek Topolánek, très critique, a même estimé qu’il s'agissait d'un abus de pouvoir et d'une violation du principe de libre circulation dans l'espace Schengen. L’actuel chef du gouvernement, Jan Fischer, a réagi à ses propos en demandant au ministère de l’Intérieur de s’intéresser de plus près au problème.
Les chauffeurs tchèques se plaignent notamment de contrôles trop pointilleux, mais aussi du comportement arrogant des policiers et des douaniers en civil. Mardi, le quotidien Mladá fronta Dnes a indiqué que les contrôles les plus fréquents concernaient l’éventuelle possession ou présence de drogues. Une information confirmée par Šárka Machotková, responsable de la coordination de la collaboration à l’intérieur de l’espace Schengen et du contrôle des frontières au ministère de l’Intérieur :
« Effectivement, nous disposons des mêmes informations. Mais nous nous attendions à cette recrudescence de contrôles, car le ministre bavarois de l’Intérieur avait prévenu publiquement que, étant donné la dépénalisation de la détention de petites quantités de drogues en République tchèque à partir du 1er janvier, la police et la douane bavaroises allaient renforcer leurs contrôles sur le respect des lois allemandes en matière de détention de drogue. Nous étions donc informés et nous constatons que, effectivement, un plus grand nombre de nos concitoyens se plaignent de ces contrôles, souvent accompagnés d’une fouille du véhicule, des passagers, voire même dans certains cas d’une demande d’uriner dans un gobelet afin de vérifier la présence ou non de drogues dans l’urine. »Jeudi, à Berlin, les ministres tchèque et allemand des Affaires étrangères, Jan Kohout et Guido Westerwelle, se sont entendus pour admettre que si ces contrôles, essentiellement pratiqués dans une zone d’une trentaine de kilomètres de large frontalière avec la République tchèque, n’enfreignent pas la convention de Schengen, certains d’entre eux sont néanmoins parfois contraires à son principe de libre circulation. Le chef de la diplomatie allemande a donc promis que le dossier serait prochainement débattu par le gouvernement fédéral, tout en n’omettant pas cependant de remarquer qu’une centaine de plaintes en l’espace de deux ans ne constituait pas un chiffre démesuré, surtout par rapport au nombre total de contrôles pratiqués, lui beaucoup plus important.