Les babybox continueront à exister en République tchèque

En juin dernier, le Conseil de l’ONU pour les droits de l’enfant avait vertement critiqué la République tchèque pour ses baby-box. Mais aujourd’hui, la République tchèque n’a pas l’intention de les supprimer.

Ludvík Hess
En 2005, les premières babybox voyaient le jour en République tchèque. Les baby-box, ce sont ces compartiments chauffés encastrés dans le mur d’un hôpital ou d’une institution publique où les parents peuvent déposer leur nouveau-né s’ils ne peuvent ou ne veulent pas s’en occuper. Le tout, garanti 100% anonyme. Si des critiques avaient vu le jour à leur création, depuis, l’opinion publique tchèque semble dans sa majorité favorable à leur existence, comme en témoignent certains sondages.

Mais en 2011, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU s’est penché sur la question des babybox tchèques et sur leur compatibilité avec la Convention des droits de l’enfant. Et très vite recommande à la République tchèque de supprimer ces « boîtes à bébés » qui, d’après lui, sont en violation de la Convention. A l’époque, Ludvík Hess, le fondateur des babybox et de l’association Statim en République tchèque a défendu son projet :

« J’ai bien peur que l’ONU n’ait pas compris le principe des babybox. Celles-ci au contraire remplissent les critères de la Convention des droits de l’enfant. » Pour leur fondateur donc, il y a là une vraie incompréhension et un malentendu sur leur existence.

Une commission composée de représentants de différents ministères, de médecins, de tribunaux chargés des tutelles, de députés est chargée d’étudier le cas des babybox. Lundi dernier, elle a fini par rendre son rapport : pour la commission, les choses sont claires. Si théoriquement les babybox pourraient être supprimées par le biais d’une loi, cette possibilité n’a pas été retenue par la commission en question. Pas plus qu’elle n’a recommandé l’établissement d’une quelconque législation visant à déterminer les aspects techniques des babybox. Au final, la commission n’appelle pas à la suppression de ces « boîtes à bébé » financées entièrement grâce à des donations privées.

Toutefois les babybox pourraient connaître quelques changements : alors que le Comité de l’ONU estimait que la République tchèque ferait mieux de s’attaquer aux causes des abandons d’enfants, les babybox devraient dorénavant comprendre un texte proposant aux femmes en détresse des solutions alternatives à l’abandon. Un texte qui figurerait en plusieurs langues. De même, si à l’heure actuelle, l’association Statim est seule à enregistrer les enfants recueillis, le ministère du Travail et des Affaires sociales pourrait y être associé à l’avenir. C’est le fondateur des babybox lui-même qui est à l’origine de ces propositions.

A l’heure actuelle il existe 47 babybox en République tchèque qui ont recueilli 62 enfants depuis 2005. Trois nouvelles babybox sont prévues dans les mois qui viennent : en février à Karlovy Vary, en mars à Český Krumlov et fin avril à České Budějovice.