Les banques alimentaires luttent contre la faim dont souffrent 300 000 Tchèques

Alors que les températures restent largement négatives en République tchèque, les associations caritatives du pays s'efforcent de remplir au mieux leur mission en apportant leur secours aux plus défavorisés. Au service de ces associations, la Fédération tchèque des banques alimentaires, qui, pour venir en aide aux populations qui souffrent de la faim, a été créée au milieu des années 1990. Son directeur Fabrice Martin-Plichta a expliqué son mode de fonctionnement et son action au micro de Radio Prague.

« Les banques alimentaires (BA) sont nées aux Etats-Unis en 1967, puis ensuite en France en 1984. Depuis, elles ont essaimé un peu partout en Europe et dans le monde. Il y a aujourd'hui quatorze fédérations nationales regroupées au sein de la fédération européenne. Les BA ont été créées pour lutter contre le gaspillage de produits alimentaires et, en même temps, lutter contre la faim d'un certain nombre de personnes les plus démunies. Les banques collectent donc auprès des producteurs et des distributeurs les surplus et les invendus, en règle générale avant péremption. En tout cas, il s'agit toujours de produits sains pour pouvoir les distribuer aux associations qui accompagnent et aident ces personnes dans le besoin. Les banques ne distribuent jamais directement les produits aux pauvres, car nous estimons que c'est un travail spécialisé qui nécessite de connaître ses « clients » pour bien accompagner. L'aide alimentaire n'est pas un objectif en soi, mais un accompagnement d'autres programmes ou d'une autre aide, d'ordre social, juridique, etc. »

-Quel est le nombre de personnes en République tchèque qui bénéficient de votre aide ou qui sont susceptibles d'en bénéficier, et votre fédération couvre-t-elle l'ensemble du territoire ?

« Pour l'instant, la fédération ne couvre pas toute la République. Nous sommes surtout implantés à Prague, en Bohême de l'Est, un peu en Bohême de l'Ouest et en Moravie du Sud, mais ce ne sont que de tout petits entrepôts pour l'instant. A terme, nous voudrions avoir une banque dans les quatorze régions du pays. Sinon, en République tchèque, on estime aujourd'hui que le nombre de gens pauvres représente 4 à 5 % de la population, c'est à dire entre 400 000 et 500 000 personnes. Et il y en a encore à peu près autant qui sont menacés de pauvreté. Notre population cible, ou celle qui peut être censée recevoir une aide alimentaire, se situe aux alentours de 200 000 à 300 000 personnes. Cette aide alimentaire doit toujours être une mesure plutôt provisoire, mais c'est vrai que pour certaines populations, SDF et autres, cette aide peut également s'inscrire dans la durée. »

-Concrètement, est-il possible de donner une idée de votre action avec des chiffres ? Par exemple, pour l'année 2005, quel est le nombre de denrées que vous avez récoltées puis redistribuées ?

« En 2005, nous avons récolté et redistribué quelque cinquante tonnes de produits alimentaires, ce qui est relativement peu. Nous avons eu des pointes jusqu'à 200 tonnes dans les années 1997-1998 quand nous avions été très sollicités et avions reçu un accueil favorable des donateurs après les inondations en Moravie. Mais c'est aussi notre travail et surtout nos possibilités de pouvoir traiter des produits frais qui vont faire qu'à partir des prochains mois nous pourrons voir le tonnage réellement augmenter. »

Contact : Fédération tchèque des banques alimentaires - www.potravinovabanka.cz