"Les barons noirs" commémorent 50 ans depuis la création des Bataillons auxiliaires techniques /PTP/

Les anciens membres des Bataillons auxiliaires techniques /PTP/ ont commémoré, ce mardi, au ministère de la Défense, le 50e anniversaire de la création de ces bataillons qui n'étaient rien d'autres que les unités de travaux forcés. Une note de Jaroslava Gissübelova.

Pendant de longues 40 années du régime communiste, un silence régnait sur les bataillons auxiliaires techniques, mais qui étaient pourtant une réalité bien dure. Les huit premières unités des PTP ont été créées le 1er septembre 1950, sur ordre du ministre de la Défense d'alors, Alexej Cepicka, qui s'est servi de l'exemple de l'Armée rouge en URSS. A l'opposé des soldats de l'armée régulière, les membres de ces unités n'ont jamais été exercés avec une arme à la main. Leur service militaire, c'était le travail physique pénible consistant dans l'extraction du charbon, l'édification des routes, des chemins de fer, des immeubles d'habitation et des hôpitaux. Un mémorial de leur travail à Prague, c'est l'Hôpital militaire de Stresovice ou la cité d'habitation de Petriny. Une grande partie des PTP ont passé leur service militaire dans des mines de Kladno et d'Ostrava où ils étaient obligés de dépasser la norme journalière de 30%. Pour le régime socialiste, ils étaient une source de la main-d'oeuvre bon marché. Aussi, de plus en plus d'hommes habillaient-ils les parements noirs, d'où leur surnom barons noirs. Parmi les recrues des unités PTP, il y avait une part de personnes au passé criminel mais qui ne servaient que de couverture. Car la majorité écrasante, c'était des personnes incommodes au régime, qualifiées de politiquement peu sûres, mais aussi des Roms, des Allemands des Sudètes restés en Tchécoslovaquie, des Hongrois et des étudiants ayant protesté, en février 1948, contre le putsch communiste. Les chiffres exacts sur le nombre réel de ces personnes divergent. Le plus souvent, on indique le nombre de 40 000, mais certaines sources parlent de 60 000. Ce service a coûté la vie à 400 d'entre eux. En automne 1951, le pouvoir communiste a trouvé une nouvelle méthode de se débarrasser des personnes âgées incommodes au régime. Sur ordre du ministre Cepicka, on recrutait les personnes "politiquement gênantes" jusqu'à l'âge de 60 ans. Leur service pouvait être prorogé arbitrairement. En mai 1954, les bataillons auxiliaires techniques ont changé de nom pour s'appeler bataillons techniques. Cette nouvelle toilette n'a rien changé à leur mission initiale. De nouveau, le régime y recrutait ses prétendus ennemis pour les faire travailler en son profit.