Les chrétiens-démocrates tchèques en attente d'un second souffle
C'est le dernier rebondissement politique en date en République tchèque : trois jours après la démission de Miroslav Kalousek de la présidence du Parti chrétien-démocrate (KDU-CSL), les trois vice-présidents du Parti ont renoncé, à leur tour, à leurs fonctions. A l'origine de ce séisme au sein de la quatrième formation politique du pays une vive polémique sur son éventuelle participation à un gouvernement soutenu par les communistes.
En concoctant un énième scénario possible pour la formation du prochain gouvernement, le chef de la social-démocratie et Premier ministre sortant Jiri Paroubek a ouvert, la semaine dernière, des consultations avec le président des chrétiens-démocrates, Miroslav Kalousek. Or, la formation d'un cabinet socialiste et chrétien-démocrate nécessiterait un soutien clair et net du parti communiste, d'où une levée de boucliers au niveau des organisations régionales du KDU-CSL. Levée de boucliers qui a donc mis fin à trois ans de présidence de Miroslav Kalousek, qui, jusqu'à présent, avait positionné le parti à droite, et initié le départ, lundi, de trois vice-présidents. Jan Kasal, le premier vice-président du KDU-CSL qui dirige actuellement le parti, a déclaré :
/
« Le KDU-CSL dit clairement et une fois pour toutes qu'il ne veut pas participer à tout prix à n'importe quel gouvernement. Cette fois-ci, une proposition extrêmement généreuse a été faite aux chrétiens-démocrates, mais ils l'ont refusée. »Autrement dit, les chrétiens-démocrates se sont engagés à ne participer à aucun gouvernement appuyé par le Parti communiste.
Lundi prochain, le KDU-CSL devrait se doter de nouveaux vice-présidents. L'élection du chef du parti est prévue, quant à elle, pour le 9 décembre prochain. Les chrétiens-démocrates eux-mêmes souhaitent un renouvellement de fond en comble de leur représentation et ce sont, selon les observateurs, de nouveau les leaders régionaux dont les chances sont particulièrement fortes : on évoque par exemple Stanislav Juranek, président de la région de Moravie du Sud, ou encore son rival, le sénateur morave Jiri Stodulka. Deux femmes députées sont également en lice : l'ancienne ministre de la Justice, Vlasta Parkanova, et Michaela Sojdrova.Souvent étiqueté, par les médias, de rigide, au programme flou, incapable de séduire de nouveaux électeurs et opportuniste, le parti chrétien-démocrate a aujourd'hui, selon les mêmes commentateurs, de fortes chances de devenir une véritable « CSU tchèque ». Deux défis, parmi tant d'autres, sont à relever : trouver un leader fort, à l'image de Josef Lux qui a façonné le parti dans les années 1990. Et, avec lui, oublier vite le résultat peu flatteur obtenu aux élections de juin dernier : 7% des suffrages en comparaison des 14% remportés en 2002 avec son ancien allié US-DEU (Union de la liberté-Union démocratique).