Pas de surprise dans la nouvelle direction de TOP 09

Karel Schwarzenberg, photo: CTK

En juin dernier, Karel Schwarzenberg et Miroslav Kalousek posaient la pierre d’un nouveau parti politique, Top 09. Cinq mois après l’apparition sur l’échiquier politique de cette nouvelle formation, située plutôt à droite et explicitement pro-européenne contrairement à la principale formation conservatrice du pays, l’ODS, le mouvement de l’ancien chef de la diplomatie tchèque s’est réuni ce week-end pour se doter de véritables organes de parti et jeter les bases de son futur programme électoral.

Miroslav Kalousek,  photo: CTK
Depuis la création de Top 09, validée par le parlement à la fin du mois de juin 2009, la sympathie des électeurs ne cesse d’augmenter et les sondages d’opinion placent déjà cette nouvelle formation en compétition directe avec le parti communiste tchèque et morave (KSCM) pour la troisième place aux prochaines élections législatives, au printemps prochain.

Ces prospectives, plus qu’encourageantes pour ce parti, sont sans doute dues à la popularité de l’un des fondateurs et leader actuel de Top 09, l’ancien ministre des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, confirmé à la tête de son camp ce samedi, en recevant 163 et des 164 voix de ses délégués – la voix manquante étant son propre vote. De la même façon, Miroslav Kalousek, ancien chrétien-démocrate et co-fondateur du parti, a été élu avec 99,4% des voix au poste de premier vice-président. Une unanimité que justifie Jan Husák, élu à la direction de Top 09 :

« Karel Schwarzenberg est même un symbole pour moi, parce qu’il est une personnalité. Il prend la direction de ce parti. Il donne au parti une crédibilité. Et il a le sens des responsabilités liées aux principes et aux ambitions de Top 09. »

Et pourtant, c’est bien là que le bât blesse. Car s’il est pour l’instant difficile de formuler des critiques sur le fond – le programme du parti n’étant pas encore clairement établi – les partis politiques de l’opposition et les médias n’ont pas pu ignorer le caractère singulier de ces premières élections. Candidats uniques, scores sans appel : dans ces conditions, beaucoup n’ont pas pu s’empêcher de faire un parallèle avec les heures les plus sombres de l’histoire politique tchèque, quand le parti communiste ne souffrait aucune opposition et où les résultats étaient connus d’avance.

Autre critique, formulée dans les journaux sous l’expression « un nouveau parti mais des visages anciens » : trois des quatre autres vice-présidents sont des transfuges du parti chrétien-démocrate (KDU-CSL), le quatrième, Jaromír Drábek, était auparavant sans étiquette mais avait été proposé au poste de ministre de l’industrie et du commerce par le KDU-CSL. L’ensemble de la direction du parti de de Karel Schwarzenberg est par ailleurs très coloré chrétien-démocrate, même si les nouveaux leaders s’en défendent en assurant que seuls 10% des délégués sont issus de ce parti.

Karel Schwarzenberg,  photo: CTK
En ce qui concerne le fond, les nouveaux dirigeants du parti ont voulu mettre l’accent sur la réduction du déficit budgétaire, désigné comme la priorité de Top 09. De son côté, Karel Schwarzenberg a joué sur le tableau de la responsabilité de la classe politique, qui, selon lui, s’intéresse trop à ses propres intérêts et s’éloigne de ceux des citoyens :

« Je ne serais pas du tout surpris que les citoyens tchèques se comportent comme autrefois les citoyens de la nouvelle ville se sont comportés avec les notables. Ils les ont défenestrés. »

Malgré ses allusions historiques, aucun leader des autres partis politiques invités, et notamment Mirek Topolánek, n’est venu assister au sacre de Karel Schwarzenberg.