Les contrôles des passagers tchèques à l'aéroport de Prague suspendus
Les contrôles des passagers tchèques en partance pour Londres par des fonctionnaires britanniques, introduits il y a trois semaines, seront suspendus, dès le jeudi 9 août. Une vague de protestations a précédé cette décision. Jarka Gissubelova résume.
L'obligation de visa n'existe par entre la Tchéquie et la Grande-Bretagne. En vue d'empêcher les Roms tchèques de demander l'asile politique en Grande-Bretagne, Londres a recouru, il y a trois semaines, à l'introduction de contrôles des passagers tchèques directement à l'aéroport de Prague-Ruzyne. Plus de 120 personnes se sont vu refuser le départ. La quasi-totalité parmi elles étaient des Roms. L'activité des fonctionnaires britanniques a suscité de vives réactions. Le Comité tchèque d'Helsinki a convenu avec l'ambassade de la Grande-Bretagne de la présence de ses membres lors des contrôles, lundi, 6 août. Ce jour, personne ne s'est vu refuser le vol. Car personne n'est passé par le contrôle. Il n'y avait pas un seul intéressé rom pour le départ à Londres.
Une manifestation d'activistes rom en protestation contre les contrôles a eu lieu lundi soir devant l'ambassade tchèque à Londres. Selon Ladislav Balaz, président de l'organisation Europe Roma qui l'a organisée, quelque 300 manifestants s'y sont réunis et ont remis à l'ambassadeur une pétition exprimant leur désaccord avec les contrôles. Une lettre exprimant l'inquiétude quant à la situation de la minorité rom a été remise par les représentants rom à Ramiro Cibrian, chef de la délégation de la Commission européenne en Tchéquie. Des activistes rom ont rencontré aussi le chef du bureau présidentiel, Ivo Mathé, pour demander, par son intermédiaire, le soutien moral du Président Vaclav Havel qu'ils prient de continuer ses efforts en vue d'une réconciliation entre la minorité rom et le reste de la société. Mardi, le 7 août, le chef de la diplomatie, Jan Kavan, a annoncé aux journalistes la suspension des contrôles britanniques à l'aéroport de Prague dès le 9 août. Le chargé d'affaires de l'ambassade britannique à Prague, Denis Keefe, a cependant souligné la préparation de Londres de renouveler les contrôles, si nécessité il y aura.
Une autre affaire sur laquelle les Roms attirent l'attention en parlant de leur discrimination : l'absence de toute représentation politique tchèque à la cérémonie en hommage aux Roms morts pendant la Seconde Guerre mondiale, qui a eu lieu jeudi dernier, à Auschwitz. Le ministère des Affaires étrangères tchèque explique cette faute déplorable par le fait que le gouvernement tchèque n'y a pas été invité. Des fleurs pour honorer la mémoire des victimes rom y seront déposées postérieurement.
