Les créatrices tchèques partent ensemble à la conquête du marché de la mode européen
Dimanche, le 26 mars, un défilé de modèles signés par des stylistes tchèques les plus réputées a inauguré le festival international de mode, Prague Fashion Week. Dans son cadre, une Alliance de designers de mode appelée à soutenir la promotion et l'exportation de marques tchèques a été créée. Reportage de Jaroslava Gissubelova.
L'association juste créée s'appelle Fashion Point. Elle réunit onze stylistes représentant les marques les plus connues qui connaissent des difficultés d'ordre économique et commercial, une fois quand elles décident de vendre leurs modèles à l'étranger. L'agence gouvernementale CzechTrade est le principal partenaire de l'alliance de designers de mode. Marek Houda explique en quoi consistera son aide aux créatrices de mode:
« Notre objectif est de promouvoir la mode tchèque sur les marchés étrangers, d'allier le potentiel créateur et d'innovation de nos designers, et de soutenir l'industrie de la mode en tant que telle. Le marché de vêtements mondial est envahi de produits venant de Chine, la mode devient un business très dur. Nous pensons que, réunies dans une alliance, les chances de nos designers seront plus élevées que si elles procédaient individuellement. A l'avenir, nous n'excluons pas de présenter les marques de mode tchèques sous un label unique. »
La créatrice Monika Drapalova est l'une des onze membres de la nouvelle alliance de designers de mode tchèque. Son propre parcours professionnel est toutefois une exception qui confirme la règle : Monika Drapalova a réussi à se faire connaître, elle-même, dans un pays de mode, la France. Diplômée de l'Ecole supérieure des Arts décoratifs, option mode, lauréate du prix des Jeunes créateurs de mode à Paris, Monika Drapalova partage son temps entre Prague où elle a ouvert en 1998 son premier atelier Modra /abrégé de son nom et à la fois le nom de la couleur bleue/, et la France où son deuxième atelier Modra a vu le jour en 2001, à Lyon. A suivi, en 2004, l'ouverture d'une boutique Korloff Couture, à Paris.
Se faire connaître dans un pays de mode, c'est plus facile ou plus difficile ?
« Plus difficile, parce que pour moi c'est un pays étranger, je ne connais pas beaucoup la langue, le monde, c'était assez difficile. Le Village des créateurs du passage Thiaffait, à Lyon, qui est un petit espace pour les jeunes créateurs où j'ai ouvert une boutique, m'apporte beaucoup d'aide dans mon travail : ils m'aident par ex. à exposer mes collections aux salons Prêt-à-porter à Paris où j'ai une petite commande, ma première commande à l'étranger : je travaille en France aussi pour l'entreprise Korloff Couture qui a une boutique à la rue François 1er à Paris. Maintenant, je travaille pour les deux entreprises ensemble. »
Comment caractérisiez-vous vos modèles ?
« Ils sont plutôt féminins, parce que moi je préfère une mode très féminine, mais aussi avec quelques points de dynamisme, d'éléments très nouveaux. Ce qui m'a inspiré aussi, c'est l'histoire, j'aime beaucoup les costumes du XIXe siècle, et la mode historique. J'ai fait aussi les costumes pour le film, l'Amérique, par ex., et pour le théâtre. »
Comment trouvez-vous la mode tchèque, où va-t-elle ? Les tendances slaves, sont-elles appréciées à l'étranger ?
« Malheureusement je ne trouve pas beaucoup de tendances slaves dans la mode contemporaine, je pense que les créateurs tchèques préfèrent la mode internationale. C'est très dommage parce que je pense que la mode slave est très en vogue maintenant. »
Qu'avez-vous conçu pour cette saison, quelles couleurs prédominent ?
« Pour cette saison, pour moi c'est facile, car j'utilise pour ma collection juste deux couleurs, noir et blanc et, aussi, beaucoup de fleurs, mais toujours dans le noir et le blanc. »