Les débuts de l’aviation tchèque et la surpopulation carcérale
Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous régulier autour de vos lettres. Cette fois-ci, nous allons répondre à quelques questions que vous nous avez posées récemment. Tout au long de l’année 2010, les Aquitains vivent au rythme de la manifestation intitulée « Centan’Air 2010 » et qui célèbre les 100 ans de l’aviation à Bordeaux-Mérignac. A Radio Prague, nous en sommes informés, depuis longtemps, grâce notre ami Philippe Marsan de Biganos.
Le 3 mars dernier justement, 83 ans se sont écoulés depuis la mort du pionnier de l’aviation tchèque, Jan Kašpar. Le 13 mai 1911, il effectue le tout premier vol dans l’histoire du pays : il vole de Pardubice à Prague, dans un avion fabriqué qu’il a fabriqué lui-même et qui est exposé au Musée technique de Prague. Il parcourt alors, en 1 heure et 32 minutes précisément, quelque 120 km. En décembre 1911, Jan Kašpar réalise encore le premier vol entre deux villes (Mělnik et Prague) avec un passager à bord. En 1912, il abandonne sa carrière de pilote et de constructeur et met son talent au service des chemins de fer austro-hongrois.
Quant aux hydravions, oui, M. Marsan, l’armée de l’Empire austro-hongrois qui comptait par ailleurs, pendant la Première Guerre mondiale, plus de 500 pilotes d’origine tchèque, disposait également de ce type d’appareils. Par ailleurs, cetrains de leurs composants étaient fabriqués à l’usine Škoda de Plzeň.
Et les as des airs ? Nous conseillons à tous ceux qui s’intéressent à l’aviation tchèque de consulter l’article de David Alon, affiché sur notre site web dans la rubrique Chapitres de l’histoire du 9 mai 2007. Ce récit, intitulé « Ces héros oubliés », rappelle l’engagement des pilotes tchécoslovaques de chasse dans les armées françaises et britanniques pendant la Deuxième Guerre mondiale. Alois Vašátko, František Peřina, František Fajtl, Karel Kuttelwascher et Josef František : voilà les noms les plus connus, les « grands oubliés de l’après- guerre », persécutés par le régime communiste...
Jacques Augustin de Rosny-Sous-Bois souhaite savoir « si le milieu carcéral tchèque est humanisé ou si, à l’inverse les prisons tchèques sont surpeuplées ? Les détenus peuvent-ils travailler, voire étudier ? L’administration pénitentiaire autorise-t-elle des visites de 24h de leur conjointe dans la même chambre comme cela est le cas en Espagne ? »
Merci, Jacques Augustin, d’avoir évoqué ce sujet intéressant. Hélas, les 35 établissements pénitentiaires qui existent en République tchèque sont surpeuplés. En juillet 2009, alors que la ministre de la Justice Daniela Kovářová juegait alarmante la situation dans le milieu carcéral, quelque 22 000 purgaient leurs peines de prison en République tchèque : le chiffre le plus élevé depuis l’an 2000. Selon l’agence Eurostat, entre 2005 et 2007, la Tchéquie faisait partie des cinq pays de l’Union européenne ayant un nombre de prisonniers particulièrement élevé. Pour remédier à la surpopulation carcérale, l’administration tchèque a introduit, cette année, la « prison à domicile » : jusqu’à 1 500 détenus par an pourraient ainsi être mis sous surveillance électronique. Mais faute de moyens financiers, le système de bracelets ne sera probablement lancé que l’année prochaine. Pour l’instant, il est remplacé par des contrôles à domicile.
Humaniser les lieux de détention, tel est justement le but d’un projet gouvernemental : il a pour ambition de faciliter l’accès des détenus qui suivent une formation, à l’Internet, d’ouvrir davantage les prisons aux services d’aumônerie et, enfin, d’augmenter la rémunération des prisoniers.
Revenons à votre dernière question, M. Augustin : oui, en République tchèque aussi, l’administration pénitentiaire autorise des visites « sans contrôle visuel et auditif du personnel ». Celles-ci ne sont pas limitées seulement aux conjoint(e)s des détenus. En revanche, elles ne durent pas toute la journée, mais quelques heures seulement.