Les Décrets Benes - question européenne
On parle beaucoup, actuellement, des Décrets Benes, à l'origine de la confiscation des biens et du transfert des Allemands des Sudètes - un résultat de la Seconde Guerre mondiale et des accords de Potsdam. Des décrets qui sont toujours valables, quoique déclarés éteints, dans la Déclaration tchéco-allemande de 1997 réglant les relations entre l'Allemagne et la Tchéquie. Les fameux décrets viennent d'être remis sur le tapis par le Premier ministre hongrois, Viktor Orban. Il semble que Prague se devait de réagir et cela a été fait : l'ODS, principal parti de droite tchèque demande que les Décrets Benes fassent l'objet d'une clause spéciale, dans le protocole d'adhésion de la République tchèque à l'Union européenne. Cette clause devrait garantir la validité des décrets et l'inviolabilité des principes juridiques et de la propriété en Tchéquie. En effet, si les fameux décrets étaient annulés, il pourrait être question d'une éventuelle restitution des biens des Allemands des Sudètes. Vaclav Klaus, président de la Chambre des députés et chef de l'ODS, affirme qu'il a déjà parlé de cette question au chef du gouvernement. Les réactions ? Jean Filori, porte-parole de la Commission européenne : « Les Décrets Benes ne font pas partie des entretiens d'adhésion. Ils représentent une affaire exclusivement bilatérale ». Pavel Telicka, négociateur tchèque à l'Union européenne : « Il n'a jamais été question des Décrets Benes, lors des entretiens d'adhésion. Oeuvrer pour obtenir un cran de sûreté pourrait entraîner la liaison de cette question à l'entrée de la Tchéquie à l'Union ».