Les enseignants tchèques de français retournent à l’école avec l’Institut français de Prague
L’Institut français de Prague a organisé la semaine dernière sa première école d’été pour les enseignants tchèques de français. Pendant trois jours, les professeurs de français ont suivi différents modules pour enrichir leurs méthodes pédagogiques et leurs connaissances de la culture française. Radio Prague s’est rendu sur les lieux pour les rencontrer.
Enseignante : « Nous sommes dans la décadence totale ! Nous sommes un peu fatiguées et on s’amuse aussi. On joue à la bataille navale pour parler des activités quotidiennes. »
Une autre : « Et pour conjuguer les verbes avec les différentes personnes surtout. Par exemple si je choisis cette case, il faut conjuguer ‘prendre le petit-déjeuner’ avec la personne ‘ma copine’ donc ‘ma copine prend le petit-déjeuner’. Si on se trompe, c’est l’adversaire qui continue et si on touche le bateau, on doit épeler le verbe. » Parmi les formatrices des différents modules, Hélène Buisson attachée de coopération pour le français à l’Institut français, dirige aussi un cours. Elle raconte :
« Depuis que je suis arrivée en septembre l’an dernier, je me suis rendue compte que les professeurs tchèques de français n’avaient que peu d’occasion de se réunir et de se rencontrer. Pour avoir déjà organisé ce genre d’événements dans d’autres pays, je sais que c’est quelque chose qui fonctionne toujours très bien de pouvoir échanger sur ses pratiques, parler aussi des problématiques de l’enseignement du français avec l’ensemble des acteurs.Je fais un module sur le lien entre la langue et la culture. On se rend compte que souvent, le français a malheureusement une image un peu écornée, voire ringarde. Je tente donc de donner des clés aux enseignants pour renouveler leurs supports et leurs approches. Pour eux, c’est important d’avoir de nouvelles pistes, de façon à trouver des sources plus contemporaines, et même pour leur propre culture générale de rafraîchir quelque peu leurs connaissances. »
En dehors des modules de formation, les enseignants peuvent obtenir des renseignements et mettre leurs connaissances à jour en se rendant sur les divers stands installé au deuxième étage de l’école. Klára Schindlerová, chargée de mission à l’Institut français aux côtés d’Hélène Buisson, explique :
« Aujourd’hui est une journée un peu spéciale puisque nous avons invité nos partenaires et des éditeurs. Certains d’entre eux offrent des petits cadeaux, des spécimens et montrent leurs catalogues avec ce qui vient de sortir. Cela permet aux stagiaires de regarder les nouveaux manuels qui sortent. Evidemment l’Institut français de Prague présente ses activités et son offre culturelle et éducative. Il y a également la coordinatrice des Alliances françaises. L’idée est que les enseignants viennent et échangent avec nous, qu’ils puissent poser leurs questions et prendre des contacts. »
Si 30% des enseignants en stage sont praguois, la plupart d’entre eux ont fait le voyage depuis différentes régions de la République tchèque, et tous ne peuvent pas compter sur le soutien de leur école pour le remboursement des frais engagés. Klára Schindlerová :« La formation que nous proposons est gratuite donc les enseignants suivent la formation et déjeunent gratuitement. Nous avons fait accréditer notre formation par le ministère de l’Education tchèque, qui l’a donc officiellement reconnue. Cela permet aux stagiaires de demander à la direction de leur école de rembourser les frais de voyage et les frais de voyage éventuels. Les stagiaires qui sont là sont très motivés puisqu’il s’agit de leur dernière semaine de vacances, ils font cela sur leur temps libre. J’espère donc que les directions de leurs écoles feront un petit effort. »
Pour les enseignants de français qui auraient donc manqué l’école d’été de l’Institut français, la formatrice Sylva Nováková conseille un outil simple et gratuit : l’écoute de Radio Prague.
« Je l’utilise beaucoup quand je veux parler des traditions notamment. Par exemple quand je veux parler de Pâques, comment dire ‘pomlázka’ (une verge de branches tressées et liées par un ruban, ndlr) en français… J’apprends beaucoup de choses, même sur la civilisation tchèque, via le français. En plus comme il y a des variantes en plusieurs langues, j’en ai déjà parlé à mes collègues qui enseignent l’allemand. »