Les étrangers vont-ils finir par acheter la Tchéquie ?

Il est de notoriété en Tchéquie que la loi interdit aux étrangers d'acheter des immeubles. Ils contournent cependant cette difficulté et en achètent un peu partout. Qu'en est-il et de quoi s'agit-il au juste ? La réponse avec Omar Mounir.

En Tchéquie, la loi interdit, en effet, aux étrangers de devenir propriétaires immobiliers. La raisons en est simple, les fonds de terre et les immeubles coûtent plusieurs fois moins cher qu'en Occident. C'est pratiquement de la provocation pure et simple pour les investisseurs, presque exclusivement européens, et dont les avocats tchèques rivalisent en combines pour détourner la loi et donner satisfaction au client. Les Hollandais préfèrent les Monts des géants où ils ont déjà construit, dans un petit village, pas moins de 42 chalets de vacances. A Karlovy Vary, les Russes sont nombreux et s'approprient en grand nombre des hôtels.

En dehors de l'impression de l'homme de la rue, qui juge cette spéculation immorale et crie l'invasion, certains trouvent absurde cette interdiction. D'abord parce qu'elle allègrement détournée. Ensuite, parce que le capital investi reste, à leur avis, sur place et que l'arrivée de ces étrangers nantis élargit le marché, profite aux commerce comme aux restaurants et participe à la promotion de l'industrie du bâtiment.

Mais comment arrive-t-on à détourner la loi ? Soulignons d'abord que cette loi prévoit un certain nombre d'exception au bénéfice des représentations diplomatiques, des héritiers et des personnes mariées à des Tchèques. Au-delà, commence le domaine de l'interdiction, parfaitement détournable, dès que l'on crée une société commerciale de droit tchèque ou une coopérative, que l'on se marie à une personne tchèque, ou que l'on trouve tout simplement ce qu'on appelle un prête-nom. Comprenez par-là un Tchèque qui louerait son nom, serait présumé avoir acquis pour soi l'immeuble mais qui n'en est en réalité que le propriétaire virtuel. La pratique est risquée, mais les avocats trouvent toujours des artifices pour la sécuriser.

Que va donner cette pratique à l'avenir alors qu'elle a tendance à faire boule de neige ? Va-t-on, là aussi, parler du dépassement d'un seuil de tolérance ? Seul l'avenir apportera une réponse à ces questions.

Auteur: Omar Mounir
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