Les gardes du Parti national patrouillent autour d’une école de Karlovy Vary

Photo: CTK

La Garde nationale – organisation paramilitaire du Parti national, dont le programme est hostile aux minorités ethniques et aux immigrés, surveille, depuis mardi matin, la sécurité des élèves d’une école primaire dans la banlieue de Karlovy Vary. Selon la Garde nationale, les écoliers seraient victimes d’attaques répétées d’un gang d’enfants roms.

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Ce cas est le premier du genre. La Garde nationale a créé deux équipes qui surveillent, le matin et l’après-midi, les alentours de l’école primaire de Drahovice. La maire de Karlovy Vary, Veronika Vlková, affirme que la Garde nationale déploie cette activité sans l’avoir contactée. La présence des gardes est considérée comme une provocation par l’Association civique rom locale. On écoute son président, Ladislav Bílý:

« Cela provoque des inquiétudes, nous le percevons comme une menace de la part de la Garde nationale, comme une provocation.»

Le "garde" Martin Novotný avec son collègue,  photo: CTK
Selon Martin Novotný, chef de division de la Garde nationale, la surveillance a lieu à la demande de parents d’écoliers victimes d’agressions. Des attaques contre les enfants ont réellement eu lieu près de l’école. Comme il ressort d’un rapport rendu public, lundi, par la police de Karlovy Vary, trois incidents se sont produits depuis le mois de février dernier, le plus brutal ayant été celui du mois de mai lorsqu’un groupe de jeunes agresseurs s’est attaqué avec un couteau à des élèves et leur a volé leurs téléphones portables. Un seul des coupables a été retrouvé par la police.

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Stanislav Sivák, de l’Association civique rom, avoue que l’une des agressions a été commise par un garçon rom, mais il refuse le principe de culpabilité collective :

« C’était le cas d’un garçon de 10 ans qui n’agit pas raisonnablement, c’est normal que les enfants à cet âge fassent des bêtises. »

Le "garde" Martin Novotný et son collègue contrôlés par la police,  photo: CTK
Bien que la Garde nationale soit convaincue que les attaques ont été commises par des Roms d’un centre d’hébergement voisin, le garde Martin Novotný assure que la surveillance n’a rien à voir avec les Roms :

« Notre activité n’est pas orientée contre les Roms, mais contre tous ceux qui peuvent menacer les enfants. Il s’agira de surveiller l’école et éventuellement d’accompagner les enfants. »

La directrice de l’école, Monika Přeňková, ignore qui sont ceux qui commettent des attaques, mais elle cite le résultat d’une enquête réalisée dans les classes et dont il ressort que la moitié des élèves en ont fait l’expérience. Les incidents ont provoqué une vague d’inquiétude auprès des parents. Un argument dont la Garde nationale s’est servi pour surveiller l’école.

« Personne ne peut se charger de l’application de la loi, seules les institutions de l’Etat ont cette compétence, » a déclaré le ministre de l’Intérieur, Ivan Langer, qui avait, dans le passé, critiqué la création de la Garde nationale en tant qu’organisation radicale du Parti national enregistré en 2002, après refus initial du ministère. Ce parti a obtenu 0,17 % des voix lors des dernières élections législatives.