Les greffes d'organes et leurs problèmes
En 1997, au mois de décembre, les chirurgiens de l'hôpital de Motol, à Prague, ont effectué leur première greffe des poumons.
Cela fait donc cinq ans que la médecine tchèque a fait un nouveau pas dans son histoire : une opération compliquée, la greffe des poumons. Le patient dont on a sauvé la vie, aujourd'hui âgé de 46 ans, s'appelle Josef Moravec. Sans cette greffe, il était condamné à disparaître de ce monde, alors qu'aujourd'hui, il est en pleine santé. A qui doit-il la vie ? A l'équipe du professeur Pavel Pafko, le chirurgien qui a opéré le président de la République, Vaclav Havel. Il faut savoir que le pavillon des greffes de l'hôpital de Motol est le seul à réaliser des greffes des poumons, dans tous les pays de l'ancien bloc soviétique. Le professeur Pafko a acquis ses expériences dans ce domaine, chez le professeur Klepetko (un nom tchèque), à Vienne. En cinq ans, l'hôpital de Motol a effectué 47 greffes des poumons. Le pourcentage de survie des patients est semblable à celui qui est observé dans le monde, 73 % contre 68 % à Motol. Un succès dirait-on, mais il existe des problèmes en ce qui concerne les greffes : plus de 900 personnes attendent une greffe qui leur sauverait la vie. Il s'agit surtout des reins, mais aussi du coeur, du foie, du pancréas. Plus d'une dizaine de patients attend une greffe des poumons. Eva Pokorna, présidente de l'Association de la greffe tchèque, affirme : « Il y a de plus en plus de personnes qui décèdent, faute de donneur d'organe. Cette année est celle où nous avons enregistré le moins de donneurs, depuis huit ans ». Il existe aussi d'autres problèmes : mauvaise situation économique des hôpitaux, mais aussi la législation. La loi sur les greffes, bien que plusieurs fois amendée, contient encore certaines lacunes. En plus de cela, il n'existe pas de registre des personnes qui refusent le don de leurs organes. La ministre de la Santé, Marie Souckova, pourtant, affirme que la loi, sous sa forme actuelle, est pleinement fonctionnelle et qu'elle n'entrave aucunement les greffes. Peut-être, mais Eva Pokorna affirme de nouveau : « La loi est lourdaude, souvent incompréhensible et ordonne des sanctions sévères contre les médecins, en cas de faute. Pour cela, bon nombre d'entre eux ne diagnostiquent pas la nécessité d'une greffe ». Entre temps, des êtres humains décèdent... A qui la faute ?