Des abus dans le prélèvement des organes ?

Vingt quatre organes prélevés destinés à une transplantation se sont perdus dans le centre de transplantation de l'hôpital universitaire d'Ostrava, en Moravie du nord. Une commission parlementaire enquêtant depuis 18 mois sur des pratiques étranges du centre est décidée de porter plainte contre X. Plus de détails avec Jarka Gissubelova.

Le centre de transplantation d'Ostrava est soupçonné d'avoir commis un délit dans deux cas, au minimum. La commission a enquêté sur 210 cas. L'hypothèse extrême sur un commerce d'organes n'a pas été prouvée. Des doutes planent sur le sort de 24 organes prélevés. La documentation sur leur utilisation fait défaut. Le porte-parole du centre de transplantation rejette la responsabilité sur l'ancien chef de ce centre, Rudolf Michalsky, licencié après que le scandale des organes avait vu le jour, mais qui soutient que tout était en règle. L'ancien directeur de l'hôpital, Jaroslav Lux, qui a rendu public le scandale, a dit au quotidien Lidove noviny que c'est le contraire qui est vrai : la documentation sur les prélèvements était incomplète. Il n'exclut même pas que dans certains cas, on ait aidé à "précipiter" le prélèvement chez des sujets "convenables." Après qu'il en a informé le ministre de la Santé de l'époque, il a été révoqué, lui-aussi. Les résultats d'une enquête de plus d'un an et demi effectuée par la commission parlementaire et publiés par le chef de cette dernière, Josef Janecek, sont les suivants : Personne, en ce moment, n'est soupçonné de trafic d'organes humains. De graves erreurs ont été commises en ce qui concerne les modalités du constat de la mort encéphalique. Des imprécisions ont été constatées dans le registre des donneurs d'organes et dans la documentation. Cette dernière est incomplète et elle manque dans 24 cas de prélèvement. Les directives ont été gravement violées, ce qui est inadmissible, d'autant qu'il s'agit d'une affaire aussi délicate que les transplantations. Conclusion: la commission va porter plainte contre X dans les rangs des médecins d'Ostrava.