La pandémie a aussi eu un impact sur les transplantations d’organes
La pandémie de Covid-19 a eu un impact sur les dons d’organe en Tchéquie, avec une baisse de 7% du nombre de transplantations. Cette baisse, si elle s’avère moins significative qu’on aurait pu l’imaginer, est due notamment à la surcharge des unités de soins intensifs et au déficit soudain de donneurs d’organes.
Au cours des six premiers mois de l’année 2021, marqués au tout début par une nouvelle forte vague de Covid-19 qui a entraîné d’importantes restrictions sanitaires, les services médicaux ont enregistré un total de 121 donneurs d’organes, contre 280 pour l’ensemble de l’année 2020. Avant le début de la pandémie de Covid-19, leur nombre annuel était supérieur à 300.
En cause, le fait que de nombreux donneurs d’organes potentiels étaient malades du Covid, selon Miloš Adamec, chef du Centre de coordination des transplantations. En outre, les personnes décédées en raison du Covid-19 ne peuvent prétendre au don d’organe. Et la surcharge de travail dans les services de réanimation a concentré les efforts des médecins sur ces malades en particulier, plus que sur de potentiels candidats au don d’organes.
Markéta Šenkýrová, porte-parole de l’Institut de médecine clinique et expérimentale (IKEM) à Prague, décrit la situation à laquelle les hôpitaux ont fait face :
« La situation a été extrêmement difficile pour les médecins des services de réanimation et de soins intensifs et ce, dans tous les hôpitaux du pays. Ils sont en première ligne pour les programmes de transplantations car ce sont eux qui indiquent quel défunt peut être un candidat au don d’organe. »
Sur les quelque 800 transplantations annuelles d’ordinaire effectuées en Tchéquie, celles de reins font partie des plus fréquentes. Mais, le Covid-19 étant une maladie respiratoire, certains types de transplantations ont été plus touchés que d’autres selon Miloš Adamec :
« Que ce soit l’an dernier ou cette année, on note une légère baisse des dons et du nombre de transplantations, même si ce n’est pas aussi important qu’on le craignait. Par contre, les transplantations de poumons ont été directement impactées, parce que là, le risque était le plus important. Dans ce cas précis, il est absolument nécessaire que le donneur d’organe soit en parfaite santé. »
Les transplantations étant des opérations d’urgence, celles-ci n’ont pas été touchées par les déprogrammations d’interventions médicales liées à la pandémie. Mais elles ont toutefois été conditionnées à la certitude de non-contamination au Covid-19 : tous les potentiels donneurs d’organes tout comme les receveurs ont dû subir des tests PCR afin d’éviter toute transmission du virus, comme le relève Miloš Adamec :
« Nous sommes dépendants des services de réanimation. Or ces services ont été saturés par les malades du Covid. Dans tous les cas, il a fallu faire des tests pour déterminer si un patient avait le Covid ou pas, ce qui a ralenti et compliqué les choses. En outre, en ce qui concerne les receveurs, il fallait attendre qu’ils soient vaccinés pour pouvoir subir une transplantation. »
En 2019, 865 transplantations d’organes ont été effectuées en Tchéquie, contre une centaine de moins l’an dernier. Ce nombre s’élève à 360 depuis le début de l’année 2021. Actuellement, plus de 1 100 patients sont en attente d’un don d’organe dans le pays, dont près de la moitié pour une greffe de rein.