L'installation d'un radar de détection de missiles américain sur le terrain militaire de Brdy, en Bohême de l'Ouest, a fait l'objet d'un référendum organisé samedi dernier dans la commune de Trokavec. Ses habitants l'ont massivement rejetée, avec presque 100% de non.
Trokavec, photo: CTK
Si le radar de détection du bouclier anti-missiles déployé par les Etats-Unis était installé dans la localité militaire de Brdy, Trokavec serait la commune voisine la plus proche. C'est pourquoi elle a été la première à organiser une consultation populaire sur la question. L'implantation du radar n'étant cependant pas dans les compétences de la commune, la question était posée de la façon suivante : "Etes-vous d'accord pour que la mairie de Trokavec effectue toutes les démarches légales pour empêcher la construction de la station radar des Etats-Unis d'Amérique sur le territoire du terrain militaire de Brdy?" 71 des 72 participants au référendum ont répondu par l'affirmative. Bien que le référendum n'ait qu'un caractère consultatif, pour le maire de la commune, Jan Neoral /indépendant/, il a une valeur de symbole, constitue un appel auquel d'autres communes vont se joindre et le gouvernement devrait en tenir compte:
Jan Neoral, photo: CTK
« Nous avons voulu dire au gouvernement que l'arrogance du pouvoir doit avoir ses limites et qu'il doit écouter la voix des citoyens, du peuple... Nous, qui vivons ici, nous craignons l'installation d'un radar, nous en avons peur et nous avons toutes les raisons de penser qu'il serait nuisible à la santé. Sur le plan politique, le radar n'a aucun intérêt ni pour la République tchèque, ni pour l'Europe centrale : selon les données disponibles sur Internet, le radar XBR n'est pas capable de protéger le territoire sur lequel il est installé, il ne serait donc pas destiné à la protection de la République tchèque et de l'Europe, mais uniquement à la protection du territoire américain. »
La proximité étroite du radar, deux kilomètres seulement, est la raison pour laquelle les habitants de Trokavec le rejettent. Ils craignent de devenir la première cible d'une attaque potentielle et ils ont peur des effets négatifs de la radiation sur leur santé. Milena Houskova:
Trokavec, photo: CTK
« Moi, je suis certainement contre, nous serions les plus concernés, car notre maison est tout au bout de la commune... Nous avons peur de l'influence du radar sur la santé, la nature, l'eau. Bien sûr, nous nous sommes renseignés sur ses effets, nous connaissons des gens qui ont travaillé dans une station radar et qui ont été très malades, et ce radar serait d'une puissance encore plus grande. Non, nous n'en voulons pas, il n'apporterait rien au village, qu'ils l'installent là où ils encaissent l'argent, au Château de Prague... »
Les Etats-Unis ont présenté, fin janvier, une demande d'implantation d'un radar de détection de missiles sur le territoire tchèque. Selon le Centre de recherches de l'opinion publique, 61% des Tchèques sont contre, 73% estiment qu'il faudrait en décider dans un référendum.