Les histoires du célèbre jockey Miroslav Šusta

Miroslav Šusta, 1971

Le jockey Miroslav Šusta est le champion du Derby tchécoslovaque en 1960 et 1971. L’émission retraçant sa carrière a été diffusée dans le cadre de la rubrique « Les Tchèques célèbres et moins célèbres » du 1er novembre 2007. Rappelons qu’il a remporté 250 victoires en courses de plat et 95 en steeple-chase et en courses de haie. Il a également remporté les premiers prix aux Meetings internationaux en Hongrie, Pologne, en RDA et sur l’Hippodrome de Velká Chuchle en République tchèque. En 1970 il a été champion des jockeys de course de plat. Né en 1927 à Ondřejov en Bohême centrale, Monsieur Šusta va nous raconter quelques anecdotes amusantes et intéressantes qu’il a vécues au cours de sa carrière professionnelle notamment avec Olin, un des nombreux étalons qu’il a monté au cours de sa carrière.

Miroslav Šusta
«La plus belle expérience avec les chevaux s’est passée à Chuchle lorsque je m’occupais d’Olin. Un jour l’entraîneur Rosak le menait par la bride et le cheval s’était enfuit. J’arrivais à l’instant avec un autre cheval que je menais également par la bride. Olin avait déjà fait un trajet de 200mètres. Je l’ai appelé par son nom, il a levé la tête et il est revenu vers moi. C’était ma meilleure impression avec un cheval que je montais, étrillais et soignais. Je l’aimais et il m’aimait probablement aussi puisqu’il est revenu après 200 mètres.»

Un jour Miroslav Šusta rentrait avec d’autres jockeys du Meeting international en Allemagne. Dans le train ils ramenaient également les chevaux de courses. Le train s’est arrêté dans une gare à Roudnice, en Bohême. Les jockeys étaient alors descendus du train pour prendre un rafraîchissement :

« Nous revenions d’Allemagne et le train de marchandises dans lequel on se trouvait s’est arrêté à Roudnice, en Bohême. Nous avons demandé au conducteur si on avait le temps de manger un morceau et d’abreuver les chevaux. Il nous a dit que le train stationnera en gare au moins pendant une demi-heure. Mais malheureusement le train est parti plus tôt. Nous avons donc été obligés de prendre le train suivant. A Prague on a fait le tour des gares pour retrouver nos chevaux...»

La dernière histoire porte sur la gastronomie. Elle a pour sujet la fameuse soupe d’orge mondée. En fait, c’est une soupe qui est appelée « soupe d’andouille» et c’est une soupe à base de tête de porc, de foie de porc, d’orge mondée et d’autres ingrédients. On la mange souvent comme hors d’œuvre avant un plat d’andouilles.

« Ma dernière anecdote date de l’époque lorsque j’étais encore enfant et venais aider un boucher à préparer les andouilles. Il y avait une dame qui venait chaque semaine chercher parmi d’autres produits de la soupe. La propriétaire de la boucherie Madame Šeblová, est arrivée en catastrophe nous dire quelle n’avait plus de soupe pour la dame. Avec mon ami nous avons alors versé 1 litre d’eau bouillante dans une casserole, puis nous avons balayé les rognures de la planche, nous y avons mélangé un peu de sang de porc et nous avons vendu le liquide à la dame. Dans une semaine la dame est revenue en disant : Madame Šeblová, est-ce que vous n’auriez pas l’excellente soupe que vous m’avez vendu la semaine dernière.»


Puisqu’il a été question de soupe d’andouille ou soupe d’abattage de cochon dont le nom populaire est prdelačka, je vais vous donner la recette qui m’a été transmise par le jockey Miroslav Šusta. Pour cette recette il vous faut :

Une tête de porc, du sang de porc, de l’orge mondée, de l’ail, de la marjolaine du sel, du poivre

• Faire cuire une tête de porc dans de l’eau salée.

• Sortir la tête de porc de la casserole.

• Verser le sang de porc dans la casserole et le cuire jusqu’à ce que le sang devienne noir.

• Entre temps faire cuire à part de l’orge mondée.

• A la fin de la cuisson ajouter l’orge mondée dans la soupe.

• Ajouter la marjolaine, l’ail et le poivre. Saler si nécessaire.