Les hommes politiques ouvrent les plaies historiques mal cicatrisées

Milos Zeman

Les récentes déclaration du Premier ministre tchèque Milos Zeman sur les Allemands des Sudètes ont provoqué un tollé en Autriche mais aussi en Allemagne. Milos Zeman a décidé de réagir. Une information de Vaclav Richter.

Milos Zeman
Dans un entretien pour le magazine autrichien Profil, le Premier ministre tchèque a déclaré récemment, entre autres, que dans la période précédent la Deuxième Guerre mondiale, une partie des Allemands des Sudètes avait trahi l'Etat tchécoslovaque et avait été "la cinquième colonne" de Hitler. Nous avons parlé déjà dans nos programmes de nombreuses réactions que ces paroles ont provoquées. Parmi les plus grands critiques de l'attitude de Milos Zeman, il y a le Premier ministre bavarois, Edmud Stoiber. Il a appelé le chef du gouvernement tchèque à présenter ses excuses aux Allemands des Sudètes. Ce lundi, Milos Zeman a promis de répondre à cet appel et d'adresser une lettre à Edmud Stoiber. Il a refusé cependant de s'excuser, car comme il a dit, "on ne s'excuse pas d'avoir dit la vérité". Dans sa lettre Milos Zeman expliquera à Edmud Stoiber que ce dernier a lu mal son entretien pour le magazine Profil car Zeman n'avait pas accusé tous les Allemands des Sudètes d'avoir désintégré la Tchécoslovaquie d'avant-guerre. "En réalité, dit-il, il y avait des Allemands des Sudètes qui ont fait front au nazisme. Néanmoins, si M. Stoiber ne comprend pas qu'une partie importante des Allemands des Sudètes était vraiment la cinquième colonne de Hitler et qu'ils ont vraiment contribué au démantèlement de la Tchécoslovaquie, alors il ne connaît pas les faits historiques."

Un nouveau chapitre de cette polémique houleuse a été ouvert par une déclaration du secrétaire général du parti d'extrême droite autrichien, FPÖ, Peter Sichrovsky, concernant les Juifs en République tchèque. D'après Sichrovsky, les Tchèques auraient soutenu les déportations des Juifs lors de la Deuxième Guerre mondiale et refusent encore aujourd'hui de restituer les biens juifs confisqués. Cette déclaration a provoqué une indignation et un refus quasi unanimes des milieux politiques et des organismes juifs en Tchéquie. Le président de la Fédération des congrégations juives en Tchéquie, Jan Munk, a souligné que les déportations et l'holocauste avaient été organisées par les organes allemands avec une participation importante de ressortissants autrichiens. Les représentants des organisations juives en République tchèque ont apprécié également, à cette occasion, les résultats des initiatives de l'Etat tchèque en vue du dédommagement des Juifs et de la restitution de leurs biens.