Les Hurlements d'Léo, un groupe engagé
Grands voyageurs, les Hurlements d’Léo sont venus jouer à Prague le 7 novembre dernier, dans le cadre d’une tournée en Tchéquie, en Hongrie et en Russie. Ils se sont produits au Rockcafé, rue Narodni, qui vient justement de remettre à neuf sa salle de concert. Radio Prague a rencontré Laurent, guitariste et chanteur du groupe.
Les Hurlements d’Léo, c’est un groupe de rock bordelais, né il y a une douzaine d’années, qui mélange rock, ska, et musiques folkloriques, comme une forme de clin d’oeil nous commente Laurent ; ils définissent leur musique comme de la « java-chanson-punk-caravaning ». Avec leur volonté d’ouverture sur l’Europe et le monde, les Hurlements D’Léo se présentent comme une grande aventure On écoute Laurent, surnommé Laulo :
« Cela fait douze ans que les Hurlement d’Léo existent. On s’est créé petit à petit. On jouait d’abord dans des petits clubs sur Bordeaux, qui ont disparu maintenant à cause des lois françaises qui interdisent de faire de la musique dans les bars et dans les clubs. Petit à petit, on est sorti de Bordeaux, on est allé jouer ailleurs. Maintenant, on a joué dans une trentaine de pays différents. On a eu de grosses expériences musicales ; une avec un groupe français, les Ogres de Barback et une autre avec les 17 Hippies qui sont berlinois. Chaque fois, on a fait un disque en commun. Dernièrement, on a fait un disque avec l’Enfance rouge, qui est un groupe italien. »
D’où vous est venu ce goût pour les voyages, les rencontres et les échanges à l’international ?
« Le principe de faire de la musique, c’était pour sortir de chez nous, pour aller voir ailleurs. Et comme ça coûte cher d’aller voir ailleurs, et même de faire 500 km, on jouait. Comme on prenait un petit peu d’argent pour jouer, à l’époque on prenait quelque chose comme 500 francs, ça nous permettait de passer deux jours dans une autre ville. De plus, quand on fait de la musique, on rencontre des gens. Cela nous permettait de sortir de notre quotidien. »
Les Hurlements d’Léo sont aussi un groupe engagé, notamment à travers divers projets comme le collectif intitulé « Aux Urnes etc... » créé pendant la dernière campagne présidentielle en France, et qui visait à inciter les jeunes à se rendre dans les bureaux de vote, mais aussi, insiste Laurent, à s’engager quotidiennement dans des actions civiques. Les Hurlements veulent aussi se battre pour la défense de la culture, de la variété culturelle et sa promotion à l’étranger.
« On prend des positions et chacun, on s’implique. Ça se retrouve sur certains morceaux : un qu’on n’a pas joué ce soir qui s’appelle Ethnic qui parle du conflit israélo-arabe. Je participe aussi à un lieu qui s’appelle Garage Lézard, qui mêle cirque, création théâtre, local de répétition, salle de concert. C’est nous qui l’avons fait sans aucune subvention. »