Les inondations, encore et toujours

Photo: CTK
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Les différents contextes des récentes inondations en République tchèque ont été amplement examinés dans la presse de cette semaine. Nous en avons choisi quelques extraits intéressants.

Photo: CTK
Dans un article publié dans le quotidien économique Hospodářské noviny, son auteur, l’économiste Aleš Rod répond à l’avis que partagent certains de ses confrères qui veut que les grandes crues soient en fait une stimulation positive pour l’économie et qu’elle peuvent s’avérer paradoxalement profitables. Il écrit :

« Les inondations n’apporteront aucun profit. Elles l’apporteront seulement à ceux qui veulent vendre leurs produits et leurs services aux gens qui ont tout perdu. Ce que l’un paie sera gagné par un autre. Les ressources déployées pour nettoyer les dégâts et entamer les rénovations pourraient être utilisées ailleurs et autrement. Tout ce qui aurait pu être produit ne le sera pas à cause des inondations : voilà l‘argument principal qui peut être avancé contre tous ceux qui considèrent les catastrophes naturelles comme une stimulation économique. »

L’auteur conclut sa note sur un ton ironique :

« J’ai passé le week-end dernier dans un village inondé en nettoyant et en liquidant les dégâts dans une maison dévastée. Si quelqu’un croit que les inondations apportent un profit, qu’il n’aille pas le dire aux gens qui vivent dans des localités affectées. Il est fort probable que ceux-ci, un balai, une pioche, une hache ou une pelle à la main, ne sachent pas comment apprécier de telles merveilleuses nouvelles. »

Ce qui manque le plus en Tchéquie, c’est un fonctionnaire qui serait érudit et gérerait bien ses affaires. C’est ce que titre une note de la plume de Karel Hvížďala publiée sur le serveur aktuálně.cz et qui réfléchit sur cette idée reçue, à la lumière des dernières inondations. Il écrit :

Photo: Filip Jandourek,  ČRo
« Nos institutions d’Etat ont souvent peur des jeunes experts qui ont fait leurs études à Oxford, à Cambridge à Bruxelles ou ailleurs, voilà pourquoi ceux-ci retournent à l’étranger ou bien s’établissent dans la sphère privée ce qui ne peut qu’affaiblir notre Etat... Et pourtant, comme on le sait, le mauvais fonctionnement de l’administration nationale constitue une importante entrave au développement de notre Etat ».

A en croire les évaluations d’experts, on ne trouve en République tchèque que quelque 200 000 personnes surdouées. Pour l’auteur de cette réflexion, le principal problème est toutefois l’absence d’une loi sur les fonctionnaires. Ceci se traduit par le fait qu’en vertu des résultats des élections législatives, les fonctions et les postes importants se voient attribuer le plus souvent aux sympathisants du parti victorieux, des gens qui ne s’y connaissent guère dans le fonctionnement de l’administration. Et de remarquer :

« Une fois de plus, cet état de choses s’est confirmé au cours des inondations à la mairie de Prague où manquaient même, par exemple, des contacts auprès des personnes chargées de diriger dans les différents arrondissement de la ville les équipes de crise... D’où le constat de l’un des représentants de la municipalité que, ‘dix ans après les grandes inondations, le système de crise de Prague ne fonctionnait pas de façon aussi efficace qu’il aurait fallu’. »

Dans un commentaire publié dans le quotidien Hospodářské noviny, déjà cité, son auteur Petr Honzejk a noté :

Photo: Šárka Sudová,  ČRo
« Tout le monde sait que désormais, les inondations, grandes ou éclair, peuvent survenir à tout moment... Cette fois-ci, dans la plupart des cas, les réactions dans les villes et les communes ont été insuffisantes et chaotiques. Tant que ce pays possède un instinct d’auto-conservation, ce chaos doit disparaître. La protection anti-inondations doit être prioritaire. Elle devrait être assurée par un conseil d’experts chargé d’élaborer un concept anti-inondations dont les règles seraient obligatoires pour tous ».

Voici encore un extrait d’un article d’un important géologue tchèque, Václav Němec, qui a été publié dans l’édition de ce mercredi du quotidien Lidové noviny et dans lequel il signale :

« En tant que géologue, je tiens à faire remarque que l’ensemble des inondations sur le territoire de la République tchèque et sur le territoire d’autres pays européens, survenues depuis l’an 1997, ne doivent pas être considérées comme des phénomènes isolés qui apparaissent une fois tous les 20, 50, 100 ou 500 ans, mais comme la partie d’une méga-inondation. Tout indique que celle-ci échappe à la mémoire du genre humain et elle peut être perçue comme une inondation qui se présente une fois tous les 5000, 10 000 ou 100 000 ans, voire beaucoup plus. »

Voilà pourquoi, selon lui, imposible d’évaluer la durée, le moment, le lieu, l’étendue, voire l’intensité d’une nouvelle frappe de cette mega-inondation.


Photo: Štěpánka Budková
« La capitale tchèque possède beaucoup de charme et ne coûte pas très cher. » Telles sont deux raisons principales pour lesquelles le serveur TrpiaAdvisor l’a classée, sur la base d’une récente enquête, parmi la dizaine de destinations touristiques privilégiées des touristes étrangers. Une des récentes éditions du quotidien Mlada frontá Dnes remarque à ce sujet :

« Le fait que Prague se soit placée dans cette enquête en neuvième position, devançant ainsi des destinations telles que Rio de Janeiro, Buenos Air ou Sydney, est fort réjouissant. Force est toutefois de constater que Prague s’est acquise cette position plus par le niveau de ses prix que pas la qualité des services proposés. »

En outre, le côté « disneyland » de Prague, selon le journal, serait une autre caractéristique de la capitale, décourageante pour les touristes étranges en quête pas uniquement de la beauté des monuments, certes indéniable, mais plus d’une certaine authenticité de la ville

Le quotidien Lidové noviny a publié pour sa part un article signalant que la République tchèque représente à l’échelle de l’Union européenne la quatrième destination la moins onéreuse pour ses visiteurs. Cette information se réfère à une étude de l’Office autrichien des statistiques. Le journal note que, tout en étant destinée avant tout aux touristes autrichiens, cette information peut servir de guide, aussi, aux Tchèques. Ainsi, ce sont la Bulgarie, la Roumanie et la Hongrie qui leur permettent de se régaler plus qu’ils ne le feraient dans leur pays d’origine.


Photo: Archives de Radio Prague
Lidové noviny a récemment informé que les Tchèques, connus pour être de grands buveurs de bière, deviennent moins conservateurs qu’auparavant en la matière. Un article consacré à ce sujet explique :

« Ces temps derniers, le marché tchèque de la bière connaît un grand boom. Le nombre de nouvelles marques proposées par les brasseries du pays ne cesse de croître. Outre les nouveautés locales, il y a aussi des marques étrangères qui arrivent à s’y imposer et dont le nombre est toujours plus important. »

Il est vrai que pour l’instant, les bières importées ne représentent qu’un petit fragment de la consommation locale. Cela dit, les Tchèques deviennent dans ce domaine plus ouverts que jamais, prêts à essayer aussi de nouvelles marques importées qui s’élargiront prochainement à des marques comme Coors Light, Molson Canadian ou Carling... Et, s’agissant de la consommation de bière, on rappellera qu’avec un total de 15 millions d’hectolitres de bière vendus annuellement et avec 144 litres de bière par tête d’habitant par an, la République tchèque se classe en première position à l’échelle mondiale.