Les marchés de Noël à Prague

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Les marchés de Noël, c’est une ancienne tradition en Europe, qui remonte au Moyen-âge. En Bohême et en Moravie les marchés commencent, tout comme dans d’autres pays, le premier dimanche de l’Avent. Et ceux de Prague sont considérés comme les plus beaux du pays. Le marché le plus important est celui de la place de la Vieille Ville, où se trouve un magnifique sapin de soixante-dix ans, ramené des Krkonoše (Monts des Géants) et mesurant 22 mètres. Puis il y a un marché de Noël situé dans la partie basse de la place Venceslas, le marché sur la place de la Paix (náměstí Míru), dominé par l’église Sainte-Ludmila, ou encore le marché sur la place Georges de Poděbrady (náměstí Jiřího z Poděbrad), dominé par l’église du Sacré-Cœur-de-Jésus.

Décorations de Noël de style ancien, céramique, broderies, objets de forgerie, fromage de brebis, pain d’épices, miel, toutes sortes d’hydromel, vin chaud, punch, galettes de pommes de terre, c’est ce que l’on peut trouver sur les marchés de Noël et qui donne une ambiance de fête. Les endroits où se déroulent les marchés sont pénétrés d’odeurs agréables de crêpes, de châtaignes et de saucisses grillées, sans oublier les énormes morceaux grillées du fameux jambon de Prague, qu’il faut absolument goûter, et le trdelník,

ancienne spécialité tchèque. Le trdelník est un produit sucré, fait de pâte levée avec du sucre, de la vanille, du caramel, des amandes et des noix. La tradition de ce délice date de la première moitié du XIXe siècle. Le mot trdelník provient du mot trdlo, qui veut dire cylindre, un cylindre sur lequel on enroule d’ailleurs la pâte pour la faire cuire en tournant. Le mouvement du cylindre – trdlo, est assez lourdaud, et c’est pour cette raison qu’en tchèque on appelle les gens maladroits et patauds trdlo.

De nombreuses activités intéressantes se déroulent parallèlement aux marchés de Noël à Prague. C’est par exemple l’exposition de vente qui a eu lieu le premier week-end de décembre dans la galerie des caves du Conservatoire de Jan Deyl et lycée pour malvoyants situé sur la Place de Malte près de l’église de l’Ordre des Chevaliers de Malte. Parmi les trente-trois artistes et artisans, citons Irena Veselá-Rendlová - bijoux originaux en argent, Matyáš Knobloch – objets de forgerie, Vladislav Mašek - bijoux, Nina Klestilová - vêtements et accessoires en batik, ou encore le peintre et plasticien Valdemar Sokol. L’historique de l’exposition est assez simple mais poétique. Une bande d’amis d’artistes et d’artisans en céramique, graphisme, bijouterie, forgerie, etc. se sont offert mutuellement en cadeaux de Noël les œuvres et objets qu’ils avaient créés. Plus de détails avec le peintre Valdemar Sokol :«Cette activité a commencé il y a vingt-huit ans, à l’époque du bolchevisme, alors que les objets que nous exposons étaient difficilement accessibles. Puis Helenka Fišárková et Vlasta Jirkan on eu l’idée de proposer nos œuvres à d’autres gens. Ils ont organisé une première exposition dans leur atelier. Il y avait sept ou huit artistes et quelques invités. L’exposition a eu du succès et nous en avons refait une l’année suivante. Les premières expositions avaient lieu dans l’atelier de Helena Fišárková, qui s’est finalement lassée. A l’époque, l’exposition de vente durait une semaine, et ce n’est pas agréable lorsque pendant une semaine des gens se baladent dans votre appartement. Pendant huit ans nous nous sommes installés chez la veuve du photographe Taras Kuščynskyj. A l’époque nous étions déjà vingt à exposer. Après la révolution de velours nous avons exposé dans différentes galeries, et finalement nous nous sommes retrouvés dans ces belles caves où nous exposons depuis douze ans. Nous avons de très bonnes relations avec le gérant de la galerie, notre ami. C’est une exposition surtout pour les amis et les invités qui achètent chez nous des cadeaux de Noël. Dès le mois de septembre, ils demandent quand et où l’exposition aura lieu.»

Des vêtements en batik suspendus au mur voisinant avec les objets en céramique rappelant l’artisanat du sud de la France ou de l’Italie attirent l’attention. C’est Nina Klestilová qui nous parle de ses créations :

«Je fais des vêtements et des accessoires en batik : robes, foulards, tee-shirts, enfin tout ce dont on a besoin dans la vie. Je ne fais pas de céramique, c’est ma collègue Alena Váchová, qui est l’auteur de ces belles choses. Mais comme elle est juste à côté de moi, cela donne l’impression que les objets en céramique sont mon travail. Pour faire les vêtements j’utilise le coton et je ne fais que le textile, aussi la décoration des auberges, des tentures, des rideaux et toutes sortes d’accessoires.»

La céramique de Alena Váchová :

Bientôt les rues de Prague seront animées par des bassines remplies de carpes de Bohême du Sud que les Tchèques mangent le 24 décembre - la veille de Noël. La carpe se mange pannée avec une salade de pommes de terre contenant des petits pois, cornichons, oignons bouillis dans du vinaigre, céleri et carottes cuites et modérément de mayonnaise. Ce plat est le plus souvent accompagné de vin blanc.