Les médias tchèques dressent le portrait de « Napoléon » « Sarko »

Nicolas Sarkozy, photo: CTK

Une place relativement importante a été réservée en ce début de semaine dans les médias tchèques à la désignation officielle, dimanche, de Nicolas Sarkozy comme candidat de l'UMP à l'élection présidentielle. Comme l'explique à ses lecteurs Lidové noviny, celui que le quotidien surnomme lui aussi familièrement « Sarko » est considéré comme le seul représentant de la droite française en mesure de battre la socialiste Ségolène Royal.

Nicolas Sarkozy,  photo: CTK
« Ce n'est même pas un vrai Français. C'est ce qui vous vient à l'idée lorsque vous savez qui est Nicolas Sarkozy. C'est un fils d'immigrés hongrois pour lequel l'Amérique n'est pas si épouvantable que ça. De sa France, il dit qu'elle est arrogante. Et enfin, il ne boit même pas de vin. Pourtant, Sarkozy a une chance unique de réaliser son rêve et de devenir le président français en mai prochain. » C'est sur un ton légèrement railleur que la correspondante à Paris de Mlada fronta Dnes a choisi d'ouvrir le portrait de celui dont elle explique un peu plus loin qu'il est souvent comparé à Napoléon pas seulement à cause de sa petite taille, mais aussi pour sa persévérance et sa rapacité.

Les journalistes tchèques ne s'arrêtent toutefois pas à une caricature de l'actuel ministre de l'Intérieur. Ainsi, selon le correspondant de Radiozurnal, qui présente les grandes lignes du programme de Nicolas Sarkozy, un certain nombre de changements attendent la France si celui-ci est élu. « Sarkozy n'est pas favorable à la relance de la Constitution européenne, affirme-t-il. Il préférerait la remplacer par un traité simplifié sur le fonctionnement de l'Union européenne et arrêtait l'élargissement de celle-ci. Rares sont ceux à s'être opposés comme lui à l'intégration de la Turquie en déclarant que celle-ci n'avait pas sa place au sein de l'UE. Nicolas Sarkozy est également prêt à des mesures radicales dans la politique d'immigration, tandis qu'il favoriserait la croissance économique par une baisse des impôts et entend mettre en place des réformes dans l'éducation, la santé et bien d'autres domaines encore. Un autre changement serait une plus grande orientation vers les Etats-Unis. Mais il faudra attendre les élections pour savoir si la France est prête pour Sarkozy. »

Nicolas Sarkozy,  photo: CTK
Toujours pour Mlada fronta Dnes, en effet, Nicolas Sarkozy divise la France. « Il y a ceux qui le détestent et ceux qui l'adorent, mais il est difficile de se faire un jugement définitif sur un candidat qui, indiscutablement, a soif de succès et de pouvoir », peut-on lire.

Si, selon les analystes tchèques, Nicolas Sarkozy ne personnifie pas le changement que réclament les Français, à l'inverse de sa principale adversaire Ségolène Royal, dont le journal économique Hospodarske Noviny estimait récemment que le charme pourrait ne plus suffire à l'approche du scrutin, il promet cependant de faire souffler un vent nouveau sur une scène politique hexagonale figée. Et comme le note en conclusion avec une dernière pirouette Mlada fronta Dnes, Nicolas Sarkozy entend même contraindre ses compatriotes à parler anglais, conscient qu'à l'étranger l'arrogance est perçue comme un trait de caractère bien français. Un défaut que reprochent, en effet, parfois également les Tchèques aux Français comme à celui qui sera peut-être leur prochain chef.